Deux cités de fortune qui vivent dans la plus grande précarité. Alors que les habitants de Sarkina vivent dans l'espoir de sortir du ghetto, ceux de la cité dite «l'Autotraction» de Bentelis, attendent leur délocalisation. Deux cités de fortune qui vivent dans la plus grande précarité. En effet, au lieudit «Autotraction», ce sont plus de 200 bâtisses du style favela brésilienne qui décorent, en fait, un espace situé en face de la Sntf de Sidi Mabrouk. Les toits de zinc scintillant de ces maisonnettes, sont là depuis des lustres et semblent bien résister au temps et à l'humeur de la nature. La mal-vie est venue ajouter son grain pour rendre la vie encore plus dure aux occupants. Si certains de ces derniers ne se rappellent même plus la date de leur installation en ce lieu, d'autres, l'ont quitté depuis bien longtemps, à savoir en 1994 lors des opérations effectuées dans le cadre de la «débidonvilisation» de Constantine. Depuis cette date, d'autres sont venus pour s'y installer et pour ainsi dire gonfler le nombre d'habitations précaires dans l'attente de voir leurs rêves se réaliser pour obtenir de nouveaux logements. Dans cette perspective, plusieurs délocalisations ont eu lieu, comme à Mansourah dont les habitants ont été évacués vers Bekira. Il va sans dire que ces opérations ont provoqué le mécontentement de plusieurs familles qui ne manqueront pas d'assiéger l'Hôtel de ville. Des sit-in seront observés, des routes barrées et l'APC finira par être prise d'assaut. Un fait social qui ne manquera pas de booster les pouvoirs publics locaux. Et en tout état de cause, les bidonvilles sont toujours là. C'est le cas de Sarkina, une cité faisant face à celle de Ziadia qui entend également sortir de son ghetto. C'est ce à quoi aspirent les citoyens. Ils réclament, du moins l'aménagement des lieux afin, disent-ils, de rompre définitivement avec la mal-vie et la délinquance notoire du cadre de l'urbanisme choquant. L'on réclame aussi la réparation des voies et chemins complètement défoncés, après les travaux opérés pour l'installation des conduites d'AEP et de gaz. Les pouvoirs publics ne semblent pas avoir mené à bien la mission, du fait, qu'après ces travaux, des surfaces de la voie ont été laissées en l'état. Cela se passe ainsi alors que le chef de l'Etat ne cesse de lutter, sans coup férir, contre la clochardisation des aires urbaines. Pourtant, les autorités locales ont, à chaque visite présidentielle, été saisies dans ce sens.