La correction des épreuves écrites du baccalauréat pour les candidats des 112 lycées que compte la capitale a été entamée samedi matin. Pour assurer une telle opération, trois centres ont été réquisitionnés. Le lycée Amara Rachid de Ben Aknoun prend en charge la correction des épreuves relevant des filières techniques. Les lycées Hassiba Ben Bouali (Kouba ) et Ibn El Haytham (les Anasser ) assureront la correction des épreuves relatives à la filière sciences naturelles et à celle des lettres . D'après certaines informations recueillies auprès de plusieurs correcteurs relevant des centres précités, cette opération s'achèvera vers la fin du mois de juin. « Les délibérations auront lieu le 3 juillet. Le 4 du même mois, les résultats seront affichés dans tous les établissements », a déclaré un cadre de l'Office régional des examens et concours (OREC). Durant les deux premières journées ponctuées, comme à l'accoutumée, par des retrouvailles et des accolades échangées entre anciens collègues, il a été convenu d'aboutir à un corrigé type et fixer un barème. Cette séance de travail, faut-il le mentionner, est coiffée par un inspecteur général. « Les correcteurs sont insérés dans un cadre référentiel qui leur permettra de ne pas commettre trop d'écarts. Le respect des directives confiera à la correction plus de régularité et plus de fiabilité », a indiqué un inspecteur. Ce n'est qu'à partir de la troisième journée que la correction aura un rythme appréciable. Une fois que les professeurs se seront imprégnés du corrigé et du barème dûment approuvés, la tâche s'accomplira à une bonne cadence. « Nous assumons notre tâche en toute conscience. Les erreurs commises par inadvertance seront repérées au cours de la deuxième et parfois durant la troisième corrections en cas d'écart significatif », a expliqué un correcteur. Or, si tel est le climat ambiant au sein des centres, que deviendront les innombrables candidats ? Pour plusieurs d'entre eux, ces moments s'avèrent plus éprouvants que les épreuves elles-mêmes. Ces potaches ainsi que leurs parents demeurent, sans aucun doute, dans une expectative parfois démoralisante. De même, les uns comme les autres sont rongés par une vive inquiétude. Celle-ci ne se dissipera qu'au moment de l'affichage des résultats. Moins bavards que d'habitude, certains potaches avouent que cette attente fiévreuse a considérablement chamboulé leur quotidien. Le cas de A.H., un candidat issu d'une famille d'intellectuels est édifiant. « J'ai travaillé avec ardeur. Je dois décrocher mon bac surtout pour ne pas décevoir mon père qui a fait des démarches afin de m'inscrire dans un institut parisien », a-t-il révélé . Abondant dans le même sens, son copain de la même filière issu d'une famille modeste a précisé que le volume horaire durant l'année scolaire était de 41 heures par semaine. Soit 32 heures au lycée et 9 autres pour les cours particuliers. « J'aurais mon bac incha Allah. Je ne serais pas la risée de l'entourage. Je n'offrirai pas l'occasion aux jeunes camelots, entre autres El kebch (mouton : terme utilisé pour les gens qui accompagnent les baznaziya) qui nous narguent à chaque fois qu'ils partent pour la Turquie afin d'acheminer les cabas », a-t-il reconnu. La même attitude est remarquée chez un père de famille. Ce dernier n'a pas hésité à affirmer qu'il a retranché une partie du budget familial pour assurer des cours particuliers à sont fils, bien que son revenu soit modeste. Par ce geste, il aurait négocié « l'achat » d'une réussite tant attendue. Certains pères disent : « Aâtihouli fahem lahla kra. Mais moi je dirais volontiers : ‘'Mon bonheur, c'est mes enfants'' », a-t-il prononcé en français et dans un accent typiquement Algérois.