Après condamnation et indignation de plusieurs associations et partis politiques, tant en France qu'en Algérie, le maire de Marignane (sud de la France), Daniel Simonpieri, qui a autorisé la construction d'une stèle pour glorifier la sinistre Organisation armée secrète (OAS), semble vouloir apaiser les esprits sans renoncer à ce projet. Ayant autorisé l'association Adimad à ériger une stèle à la gloire de l'OAS, dont l'inauguration est prévue le 6 juillet prochain, ce dernier a demandé, jeudi dernier au président de ladite association, Jean-François Collin, de renoncer à ce projet controversé « le temps que les passions s'apaisent ». Ce maire d'extrême droite française n'a pas annulé l'inauguration de la stèle, mais juste un report pour tenter d'absorber la colère des associations et de personnalités françaises qui se sont élevées contre la réhabilitation de cette organisation criminelle. Pour rappel, la Fondation Charles de Gaulle, la Ligue des droits de l'homme, le MRAP et le président de la région PACA Michel Vauzelle (Parti socialiste) ont dénoncé l'inauguration de ce monument en l'honneur des responsables d'une organisation qui a refusé l'indépendance de l'Algérie en 1962. Cette stèle édifiée, selon l'Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française (Adimad), « pour rendre hommage aux quatre responsables de l'OAS fusillés : Jean-Marie Bastien-Thiry, auteur d'une tentative d'assassinat contre le général de Gaulle ; Roger Degueldre, chef des commandos Delta de l'OAS ; Albert Dovecar et Claude Piegts, assassins d'un commissaire de police ». En sus des associations précitées, le ministre français délégué aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, et le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Christian Frémont, avaient demandé l'interdiction de l'inauguration de la stèle. En Algérie, les partis politiques ne sont pas restés cois par rapport à cette initiative. Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le bureau national du RND a condamné l'inauguration de cette stèle. Réuni sous la présidence de son secrétaire général et chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, il a considéré cette initiative comme une atteinte à la mémoire des valeureux martyrs de la révolution nationale. « Le RND condamne vigoureusement l'atteinte à la mémoire de nos glorieux chouhada que représente cet hommage à des criminels responsables d'actes barbares perpétrés sur le sol de l'Algérie en lutte pour sa liberté et dont les conséquences auront été l'assassinat de dizaines de milliers de nos citoyens civils dans le cadre d'une politique de la terre brûlée sans comparaison dans l'histoire contemporaine », lit-on dans le communiqué. Pour le parti, « cette vile initiative glorifiant les crimes du colonialisme français en Algérie révèle davantage la portée du révisionnisme français à l'égard des atrocités qui ont accompagné sa présence coloniale en Algérie ».