Le MSP semble vouloir occuper la scène politique du Vieux-Rocher, puisque la formation de Bouguerra Soltani multiplie ses meetings pour les raisons les plus variées afin d'en faire des tribunes d'expression à l'encontre des réformes entreprises par l'actuel gouvernement, dont le premier responsable de ce même parti est partie prenante. Cependant, le meeting organisé jeudi semble de prime abord visiblement différent par rapport aux précédents, puisqu'il coïncidait avec la commémoration du 2e anniversaire de la mort du cheikh Nahnah, fondateur et père spirituel du MSP. L'occasion était donc saisie par les militants du parti afin qu'ils s'expriment sur l'actualité brûlante du moment, surtout que l'université islamique venait de connaître un épisode singulier, consistant à faire redoubler tous les étudiants de la même université. Enfin, le plus frappant dans le meeting organisé jeudi dernier à la salle de conférences Mohamed Laïd Al Khalifa, où étaient présents Ahmed Dane, ex-membre du conseil national et proche du défunt, ainsi que A. Medaoud, la rencontre a été animée par le bureau local, même si les circonstances l'exigeaient, le cheikh faisait, même après son décès, de l'ombre à son successeur. Est-ce un témoignage vibrant de la part de militants dévoués et reconnaissants ? Ou Bouguerra aurait-il été tout simplement désavoué ? Car comme nous l'avions précisé auparavant, sa présence au sein d'un gouvernement indésirable et aux réformes honnies n'est pas du goût d'un bon nombre de militants, même si beaucoup expriment le contraire. L'absence apparente de tout ce qui a trait à Soltani lors de cette manifestation suscite quelques interrogations. Par ailleurs, Dane ne mâchera pas ses mots lorsqu'il évoquera « le système » en souhaitant que les différentes opérations mains propres ne tournent pas au règlement de compte ou qu'elles soient de la poudre aux yeux. Ce dernier ne contiendra pas son optimisme quelque peu démesuré en déclarant que le changement viendrait du MSP pour déclarer : « Nous serons au pouvoir en 2020. » Enfin, Dane évoquera les questions dont le parti en a fait son cheval de bataille, c'est dire la nationalité algérienne à travers la langue et la religion, le conférencier désapprouvera aussi « l'occidentalisation et la laïcisation du peuple ». Enfin, une question légitime s'impose. Comment les militants et cadres d'un parti peuvent critiquer un gouvernement, dont leur premier responsable en fait partie ? Soltani est-il ainsi désavoué ou est-ce un simple rappel à l'ordre en sa direction ?