Bouguerra Soltani n'a ni confirmé ni démenti l'existence d'une commission chargée d'élaborer un cadre juridique à ce projet. «Le MSP est à 100% avec le programme du gouvernement.» C'est là une conviction du président de cette formation M. Bouguerra Soltani, qui ajoute cette précision : «Il (le programme) traduit dans les faits les orientations exprimées par le président de la République dans son programme électoral.» Des déclarations faites hier au terme de la réunion d'étude qui a regroupé, pendant deux jours, les députés des deux chambres afin de «coordonner les actions», à quelques jours seulement de la présentation du programme du gouvernement à l'APN. Ce dernier sera déposé aujourd'hui, à en croire des sources du parti, sur le bureau de l'APN et présenté lundi prochain aux députés de la chambre basse, à en croire des sources proches du MSP. Le président du MSP s'exprimait après avoir étudié pendant 48 heures, «le brouillon du programme», présenté au MSP en sa position «de partenaire politique», précise-t-il, dans le cadre bien sûr de l'alliance nationale stratégique. A la première lecture, le MSP semble être satisfait du travail effectué par le staff d' Ouyahia. Bouguerra Soltani s'est même permis d'anticiper, en volant l'exclusivité au chef du gouvernement, pour donner les grands axes de ce programme. La réconciliation nationale constitue le point nodal de ce texte, selon l'orateur, ce qui est, de son avis, un point très important. «Bouteflika est bel et bien le candidat de la réconciliation», atteste-t-il. Bouguerra n'en dira pas plus sur ce volet, précisant simplement que la réconciliation dépassera l'aspect sécuritaire pour toucher tous les aspects économique et social. Bref, «sans réconciliation l'on ne peut prétendre ni à la stabilité ni au développement». Le MSP est-il pour l'amnistie générale, approuve-t-il le retour des leaders du FIS à l'étranger? Bouguerra, répond que «le président élu à 84,99% ne peut être qu'en position de force. Il a de ce fait le droit de proposer les projets qu'il considère nécessaires et importants.» «Le peuple, ajoute-t-il, a le droit aussi de les rejeter.» On ne saura pas, en dépit de l'insistance de la presse, la position du MSP. Bouguerra n'a, par ailleurs, ni affirmé ni démenti l'existence de commission chargée de trouver un cadre juridique à ce projet. Le deuxième volet de ce programme a trait aux réformes engagées par Bouteflika dans le premier mandat, en rapport avec les structures de l'Etat, l'école, le code de la famille, la relance économique. «Nous aurons notre mot à dire sur toutes ces questions.» La tâche sera des plus rudes sachant que le MSP a exprimé son refus catégorique à l'abrogation du code de la famille et à la réforme de l'école. Sur un autre chapitre, le MSP ne considère pas «source de danger» la crise au sein du FLN, où l'éventuelle alliance entre les députés d'El Islah et ceux du FLN pro-Benflis à l'APN. «La loi est claire et stipule que le rejet se traduira en fin de compte par la dissolution de l'APN.» Mais la crainte, même si elle n'est pas exprimée, est réelle, sachant que des informations font état de contacts entre le MSP et le FLN pour aplanir les divergences au sein du plus vieux parti. Le MSP se classe comme le partisan de la stabilité au sein des institutions de l'Etat. «Nous ne sommes pas les partisans de la rente, mais nous travaillons pour l'intérêt du pays», c'est la réplique du président du mouvement, M.Bouguerra Soltani, à une question sur «les garanties» obtenues par cette formation pour intégrer l'alliance stratégique, dont la première action concrète s'était traduite par le soutien à la candidature du président Bouteflika. Evoquant justement cette alliance, le président du parti a expliqué qu'il n'y aura pas «de fusion entre ses meneurs». Une thèse suggérée par certains analystes dans le cadre de la «reconfiguration de la scène politique. Chaque parti préservera son indépendance. L'objectif principal de cette alliance, qui dépasse le cadre conjoncturel, est de renforcer la concertation.»