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«Rien ne se fera sans le MSP»
PRESIDENTIELLE 2004 BOUGUERRA SOLTANI MET EN GARDE
Publié dans L'Expression le 07 - 02 - 2004

«Si notre parti décide de soutenir une personnalité politique extérieure au MSP, celle-ci sera sans doute élue au premier tour.»
Dans un rassemblement à la salle El-Mougar entrant dans le cadre de la commémoration du 10ème anniversaire de l'assassinat de Mohamed Bouslimani, le président du MSP, Bouguerra Soltani, a annoncé une réunion du madjlis echoura de son parti pour lundi prochain. L'objet de cette rencontre sera, a affirmé le leader islamiste, exclusivement réservé à la position à prendre concernant le prochain rendez-vous électoral.
D'emblée, le président du MSP a confirmé sa participation, d'une manière ou d'une autre, au scrutin. En effet, sûr de lui, Soltani a, solennellement, annoncé que rien ne se fera sans la formation politique qu'il dirige. Aussi, est-il clair que le parti du défunt Nahanh ira à la présidentielle. A ce propos, Bouguerra Soltani a évoqué les deux options qui seront débattues par le madjlis echoura, à savoir une candidature du MSP ou le soutien à un candidat extérieur du parti. «Si le MSP prend option pour une candidature partisane, il y aura nécessairement un second tour. Mais notre parti décide d'apporter son soutien à une personnalité politique extérieure au MSP, il est certain que celui qui aura nos faveurs sera sans doute élu au premier tour», a lancé le président de cette formation connu pour sa politique d'entrisme depuis près de 10 ans.
L'annonce du président du MSP de l'éventualité de son soutien à un candidat en dehors du parti n'est manifestement pas innocente, d'autant que cette déclaration faite sur un ton ferme est accompagnée par l'assurance que le candidat en question passera au premier tour. Tous les regards des observateurs de la scène nationale seront sans aucun doute braqués sur la personne du chef de l'Etat, déjà accrédité du soutien du RND et des dissidents du FLN.
Cela dit, le parti de feu Nahnah n'est pas exempt de dissensions puisque deux courants le traversent. Celui, conduit par Amar Ghoul, est partisan d'une caution à Bouteflika, alors que Mokri mène le courant «indépendantiste» au sein du MSP, favorable au retour à l'opposition et donc à une candidature propre au MSP. Entre les deux, le groupe conduit par Bouguerra Soltani, plus nuancé, semble explorer les deux hypothèses selon les chances que conserve le parti islamiste à rester dans l'entourage du pouvoir tout en gardant un maximum de liberté d'action.
C'est en gros la ligne imposée par le défunt Nahnah au parti. Ces trois tendances du madjlis echoura vont donc croiser le fer lundi prochain, dans un huis clos qui s'annonce d'ores et déjà houleux. Cependant, connaissant l'esprit de discipline des militants du MSP, il y a fort à parier que la minorité respectera le point de vue d'une majorité qui, selon toute vraisemblance, semble acquise à Bouteflika.
Bouguerra Soltani, jaloux de la spécificité de son parti ne s'est pas gêné, jeudi dernier, de fustiger ses adversaires politiques qu'il accuse de vouloir monopoliser le concept de «démocrate». Lesquels adversaires avec qui il fait un bout de chemin dans le cadre du groupe des onze.
Pour Soltani, partager le paysage politique en «démocrates, islamistes et nationalistes», est de nature à diviser les Algériens. «Dire que je suis démocrate, nationaliste ou islamiste n'a aucun sens» a-t-il déclaré, en insistant sur le fait que «la société algérienne a besoin de l'homogénéité et non de contradiction».
Poursuivant ses critiques à l'encontre d'une partie des personnalités avec lesquelles il est lié dans le cadre du «front contre la fraude», le chef de file du MSP ironise: «La démocratie à l'algérienne signifie la révision du Code de la famille et la réforme du système éducatif, mais surtout se montrer féroce contre l'idéologie islamiste».
La démocratie aux yeux de M.Soltani est synonyme de «respect des principes fondateurs de l'Etat algérien».
Egal à lui-même, le parti de Soltani continue de souffler le chaud et le froid, sachant l'importance sur l'échiquier politique national. En fait, s'il existe une formation, qui a toujours su monnayer son poids électoral, c'est bien le MSP.


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