Le projet de création de la cité de l'enfance à Ben Rouilah (Ben Aknoun) suscite de nombreuses interrogations. Inscrit sur le budget de l'année 1977 par la wilaya d'Alger-APW d'Alger d'un montant de 200 millions de dinars, la première tranche des travaux devait être entamée avant 1980. Le site est mitoyen avec le court de tennis de Ben Aknoun et s'étend sur une superficie de plusieurs hectares boisés. Ce grand terrain attise les convoitises. Son propriétaire, un juif, l'a offert à la ville d'Alger pour y construire une cité de l'enfance. Depuis, il est devenu un patrimoine de la wilaya d'Alger. En 1999, un appel d'offres a été lancé, des études réalisées et une enveloppe de 140 millions de dinars a été dégagée. Depuis, la situation n'a pas avancé d'un iota. La réalisation du projet a été stoppée. Pourtant, chaque année le projet revient sur le tapis deux fois par an à l'occasion de la discussion du budget primitif et du budget supplémentaire. En 2001-2002, une somme importante est de nouveau injectée. Une fois de plus, cet acte ne sera pas suivi d'effet sur le terrain puisque la réalisation reste gelée « pour des raisons inexpliquées », note un observateur au fait du dossier. Au fil des ans, il est devenu évident que le projet ne verra pas le jour tant qu'il restera visé par ceux qui veulent le morceler et le détourner de la vocation que lui ont donnée son donateur et la ville d'Alger. L'administration a pris soin de notifier que le terrain en question est imprescriptible, inaliénable et incessible. Dans le budget supplémentaire de 2005, le projet a été revu par la wilaya et examiné par l'APW. Surprise ! il change d'appellation. On ne parle plus de cité de l'enfance qui est devenue maison de l'enfance. Ce changement a un seul objectif : différer aux calendes grecques la réalisation du projet comme l'avait souhaité le donateur du terrain. Ainsi, il (projet de la cité de l'enfance) sera détourné à d'autres fins. En 1989, à la suite du séisme qui a ébranlé certaines régions du pays, dont la capitale, des citoyens ont été logés dans le centre situé à l'intérieur du vaste domaine que cache bien la grande clôture qui le met (bien) à l'abri des yeux des curieux. Il y aurait un morcellement de terrain et des habitations seraient en train d'y prendre forme. Des sources proches du dossier s'interrogent : « comment est-il possible de construire sans permis de construire ? » Le dossier de la cité de l'enfance ne va pas tarder à livrer tous ses secrets.