Dix ans après son lancement, le projet d'une cité de l'Enfance à Ben Aknoun ne semble pas trouver son épilogue. Une enveloppe supplémentaire de 364 millions de dinars a été allouée lors de la dernière session de l'Assemblée pour les travaux de génie civil. L'ex-wali d'Alger, M. Nourani, a voulu délocaliser ce projet. Un module devait être réalisé à Ben Aknoun et deux autres dans d'autres lieux. Les élus s'y ont opposés en voulant l'inscrire tel quel. « Il reste que le projet traîne en longueur », s'indigne Aït Chérif, élu FFS à l'APW. A une dizaine de mètres du tennis-club de Ben Aknoun, apparaît le portail du Centre d'adaptation scolaire, Ali Remli. Un calme règne dans cette enceinte qui remonte jusqu'à la pépinière de l'Edeval. Les arbres à l'abandon semblent être les seuls habitants de ce terrain qui est au centre de la polémique. Des, tentatives d'« accaparement » de l'espace ont été relevées par les parents d'élèves qui sont montés au créneau. Lors de la session de septembre 2005, le secrétaire général de wilaya a indiqué que la parcelle de quelque 14 ha n'est pas un bien wakf, mais acquise par la ville d'Alger le 14 août 1935 auprès d'une propriétaire. Le Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA) en a assuré la gestion avant de l'inscrire au patrimoine des nouvelles instances de la wilaya d'Alger, seule à décider de son usage. (El Watan du 14/09/2005). Un concours d'étude international, remporté par Bouhired, fut lancé en 1997. A partir de cette étude, on a décidé de la consistance du projet. Faisant le constat de l'échec de ce projet, les instances de la wilaya décideront de sa reprise, mais par « tranches », néanmoins les élus s'y sont opposés. Une nouvelle dénomination fut donnée au projet qui devient « Maison de l'Enfance ». Des élus de l'APW y ont vu « une façon de réduire l'espace et de ne pas avoir à construire un complexe plus important ». « Depuis, rien de vraiment ‘'important'', affirme Aït Chérif, n'a été enregistré ». La dernière plénière décidera d'une nouvelle enveloppe. Quelque 364 millions de dinars ont été consentis à la réalisation de ce projet « d'envergure ». M. Aït Chérif, qui a insisté sur son lancement durant le premier manda assure qu'il y a « une volonté manifeste de détourner ce projet qui traîne toujours en longueur ». Le projet a été initié en 1997 dans ce terrain de 13 ha dont il ne reste, selon l'élu, que 9ha. Il estime qu'une parcelle a été cédée à la commune de Ben Aknoun qui y a installé un tennis-club sans que les clauses soient connues. Une autre parcelle fut cédée à l'Epic Edeval pour les besoins d'une pépinière. Au lendemain du séisme de 1989, des familles ont occupé le centre Ali Remli. Les autorités de wilaya parlent de 14 occupants alors qu'il en existe réellement 18. Elles ne sont pas décidées à les déloger. « C'est un fait exprès », soutient l'élu qui relève l'absence de statut définissant la vocation de cet établissement. Des élus de l'APW exigent la désignation d'un expert-géomètre, qui aura pour mission d'établir les limites du terrain et ainsi « contrôler les occupants ». Les instances de la wilaya nous ont assuré que les cahiers des charges sont prêts. La somme inscrite lors de la dernière session est destinée à financer des travaux de génie civil. « Ceux-ci, s'il sont lancés, permettront de définir les contours du projet », conclut Aït Chérif. Nadir Iddir , S. Lille