A l'initiative de l'établissement Arts et Culture, la salle Ibn Khaldoun (Alger) abrite, depuis samedi dernier, la première édition des Andalousiettes d'El Djazaïr. Cette manifestation, qui s'étale jusqu'à jeudi prochain, enregistre la participation de plus de trente associations de musique andalouse venues des différentes régions du pays. Elle se fixe comme objectif de créer une tradition de rencontre annuelle des troupes qui perpétuent la musique andalouse et d'encourager la confrontation entre les troupes naissantes et les autres associations. Trois concerts ont été animés durant la journée de samedi. Ils sont l'œuvre de l'établissement Arts et Culture et des associations Essendoussia et El Mossilia. Ainsi, le public a savouré les mouvements des noubas, de lemsedder, mouvement le plus lent au khlas, le plus rythmé. En passant par le btaïhi, le dardj et l'insiraf. La soirée a été inaugurée par la troupe de l'établissement Arts et Culture, laquelle a interprété la nouba sica, une nouba chantée la nuit, selon une tradition andalouse. Suit l'association Essendoussia. Elle a présenté un mélange de « maya » et de ramel maya. Enfin, l'association El Mossilia a interprété, entre autres modes, touchiat ghrib et khlas laghrib. Pour aujourd'hui sont programmées la chanteuse Zakia Kara Terki et les associations El Bachtarzia et Mezghena. Tous les spectacles commenceront à 19h. Notons que la musique andalouse algérienne est une synthèse d'anciennes musiques orientales. Elle évolue pour se forger une âme spécifique traduite par 24 noubas et dont il ne reste que 13. Cette musique atterrit sur les rivages méridionaux de la Méditerranée après la chute de Grenade en 1492. Et trouve refuge dans plusieurs cités nord-africaines, à l'exemple de Tlemcen, Alger, Constantine, Alger, Tunis et Fès. En Algérie, cette musique est incarnée par trois écoles : celle de Tlemcen ou « ghernati », se revendiquant de Grenade, celle d'Alger ou « sanaâ » de Cordoue. Enfin le « malouf » qui se rattache à Séville.