Les travailleurs des diverses sociétés minières en Algérie ne partagent pas la démarche du gouvernement et critiquent l'expérience engagée jusque-là. C'est du moins ce qui ressort des déclarations des syndicalistes de la Fédération nationale des mines et assimilés de l'UGTA. Tenant hier le troisième congrès de leur fédération au complexe El Manar de Sidi Fredj, à Alger, ces travailleurs n'étaient pas tendres avec la politique de partenariat étranger et même avec le programme du président de la République. Ils n'ont pas caché leur appréhension et leur crainte d'une destruction qui pèse, selon eux, sur leur secteur d'activité. « Nos appréhensions exprimées à la veille de l'entrée en vigueur du partenariat se sont confirmées aujourd'hui. L'exploitation irrationnelle des deux mines d'El Ouenza et Boukhadhra en est la preuve », déclare un congressiste lors des débats sur la situation du secteur des mines. Les syndicalistes de l'UGTA ont tiré tour à tour la sonnette d'alarme en vue d'attirer l'attention, d'abord de la direction de la centrale syndicale et ensuite les pouvoirs publics quant aux dangers menaçant les mines. Ils ont dressé un tableau sombre de la situation des entreprises minières. Des postes d'emploi perdus et des mines écrémées. « Si c'est cela le programme du président de la République, nous le rejetons », assène un autre travailleur de l'entreprise Espat de Tébessa. Et d'ajouter : « Les mines sont en danger. » Tentant d'atténuer la colère des travailleurs, Salah Djenouhat, secrétaire national chargé de l'organique à l'UGTA, a tenu un discours similaire à celui du gouvernement. « Nous sommes dans une ère de mondialisation. Elle nous est imposée, comme elle l'est pour d'autres pays plus développés. Le partenariat est inévitable », lance-t-il à l'adresse des congressistes. Mais sa réponse est loin de les convaincre. Chiffres à l'appui, ces derniers continuent de prouver les méfaits de cette démarche. « Des centaines de travailleurs partis en retraite ne sont pas remplacés. Dans certaines entreprises, il y a eu compression d'effectifs », a souligné un autre travailleur. S'agissant des travaux de ce troisième congrès, les congressistes après avoir approuvé le bilan financier devraient renouveler le bureau de la fédération et élire son nouveau secrétaire général. Les travaux du congrès se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive de la soirée.