Lors de la conférence de presse qu'il a animée hier en fin d'après-midi au siège de sa société Mitall Steel El Hadjar, Sanjay Kumar, président-directeur général de Mitall Steel El Hadjar, a consenti d'énormes efforts pour ne pas avoir à exprimer une exaspération difficilement contenue. Elle a pour origine la toute récente déclaration des délégués syndicaux réunis à Alger pour le 3e congrès national de la Fédération des mines et assimilés. Plusieurs de ces syndicalistes s'étaient en effet succédé au micro pour, d'une part, dénoncer le contrat de partenariat conclu avec les sidérurgistes indiens pour la cession des mines de Boukhadra et de Ouenza dans la wilaya de Tébessa. Ils ont interpellé, d'autre part, les pouvoirs publics pour mettre un terme à cette cession. Les mêmes syndicalistes ont estimé que cette dernière est contraire aux dispositions des décrets 84-06 et 91-29 précisant le caractère d'incessibilité des produits miniers comme le fer, le phosphate, l'uranium et l'or. Ce sont toutes ces données et bien d'autres, type « qui manipule qui, pourquoi et à quel objectif répondent les déclarations des syndicalistes », que le PDG de Mitall Steel a abordées à travers des phrases sibyllines. « Sur quel argument se sont-ils basés pour affirmer que la situation générée par notre partenariat est négative ? Depuis notre prise en main des deux unités de Annaba et Tébessa, nous avons énormément investi. Nous avons constamment veillé au respect de nos engagements. Il est vrai que tout autant que les travailleurs des mines de Ouenza et de Boukhadra, nous ne sommes pas satisfaits. C'est pourquoi nous avons multiplié nos efforts pour améliorer la situation et faire en sorte que nos deux unités atteignent le niveau mondial de production », répétait-il à chaque fois que la question lui était posée sur les motifs à l'origine du mécontentement des syndicalistes des mines de Tébessa. M. Kumar s'est longuement attardé sur l'extension des capacités de production en faisant appel simultanément à davantage de techniciens et de technicité. « Une délégation française et des experts anglais planchent sur la question depuis plusieurs jours. Nous attendons les résultats de l'expertise pour nous engager éventuellement à modifier nos méthodes de gestion et à mieux planifier nos investissements étalés sur 10 ans, durée où, conformément au contrat de partenariat, il n'y aura pas de notre part de déclarations de dividendes qui seront réinjectés dans les investissements », a précisé le PDG de Mittal Steel El Hadjar. Selon lui, plus de 15 millions de dollars ont été investis dans le fonctionnement des mines de Tébessa sur les 45 engagés dans six autres, dans différents pays du monde. M. Kumar a également abordé le problème de la qualité des mines les plus faibles en teneur et des 1,5 million de tonnes que sa société a été obligée d'importer il y a quelques mois à la suite d'un problème ferroviaire généré par les intempéries. « Nous n'avons pas licencié un seul agent. L'effectif de Tébessa était de 1012 agents, il s'est réduit à 808 à juin 2005 suite à des départs à la retraite. Je comprends les inquiétudes des travailleurs et de leur syndicat. Nous les avons pris en charge. Je leur demande de patienter six mois seulement, délai nécessaire pour nous permettre de tirer les enseignements de l'expertise actuellement en cours. En ce qui concerne le recrutement, si l'activité des mines l'impose, nous le ferons sans regret », a conclu le président-directeur général de la société algéro-indienne Mittal Steel El Hadjar, qui comprend la presque totalité des unités de production du complexe sidérurgique, anciennement propriété de Sider, et les deux mines de Ouenza et Boukhadra.