Premier secteur à avoir été nationalisé en 1966, il a aussi été le premier à subir de plein fouet les revers de l'économie de marché. Comme il en avait été décidé précédemment, le secrétariat national de l'Ugta a mis «le turbo» dans le cadre du renouvellement des mandats des structures verticales et horizontales en prévision du 11e congrès national. Hier, l'hôtel El Manar a abrité les assises de la Fédération nationale des travailleurs des mines et assimilés. Née d'une restructuration décidée du vivant d'Abdelhak Benhamouda, cette structure est à son troisième congrès. Une occasion en «or», jeu de mots oblige quand il s'agit des mines, pour faire le point de la situation, en présence de Salah Djennouhat, secrétaire national chargé de l'organique. Il y a lieu de souligner, au passage, qu'Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui a adressé un message aux congressistes, se trouve à l'étranger pour des raisons de soins après avoir pris part aux travaux du SIT. Bref, sous la direction d'un Djennouhat qui a su cadrer le débat et tenir de bout en bout le congrès dans un climat de totale sérénité, transparence de démocratie, beaucoup d'intervenants en ont profité pour tirer la sonnette d'alarme et interpeller le président de la République, tant qu'il n'est pas encore trop tard. Ainsi donc, beaucoup d'intervenants, occupés par le secteur depuis des dizaines d'années, ont tenu à rappeler avant tout que «ce secteur a été le premier à être nationalisé en 1966, avant d'être le premier via la nouvelle loi minière de 2000, à subir les contrecoups de l'ouverture économique». Il en ressort, grosso modo, que «les investissements ont cessé, ce qui a induit des conséquences dramatiques sur la recherche, la prospection et la formation, notamment des travailleurs appelés à descendre sous terre». Ce n'est pas tout. Au niveau de la plupart des mines, les départs en retraite n'ont pas été remplacés, ce qui a induit, en l'espace de quelques années à peine, une réduction de plus de 40% des effectifs totaux de ce secteur. Sachant qu'il existe des régions qui ne vivent que de ce secteur, telles que Khenchela et Tébessa, beaucoup d'intervenants ont mis en avant la détresse sociale et économique qui en a résulté. Il en va de même pour les conditions de travail. En effet, il est question de «grave manque de moyens, de sous-effectifs et même d'absence de moyens de protection des travailleurs». C'est pourquoi un appel pressant est lancé au président de la République afin que son plan d'aide à la relance économique, second du nom, serve à rattraper l'ensemble de ces manquements soulevés. Salah Djennouhat, dans un long et important discours, a tenu à recadrer le débat et à signaler que les activités syndicales doivent changer à la faveur de la mondialisation, imposée à tous. L'Ugta demeure ainsi un syndicat revendicatif dont l'objectif premier est d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs, mais aussi de leur garantir une meilleure protection sociale. Cela sera inscrit dans le cadre du pacte national économique et social. Celui-ci a été souhaité par tous, souligne Djennouhat, lors de la dernière tripartite. Or, patronat, syndicat et gouvernement affichent des visions différentes qu'il s'agira de concilier. La Centrale, avec l'aide de nombreux experts éminents, devra remettre son rapport le 30 juin prochain. Pour l'Ugta, la trêve sociale, qui devrait s'étaler sur trois années, amènerait plus de travail avec, à la clé, une relance effective et durable de l'économie et de l'outil de production national. C'est pour cette raison, explique encore Djennouhat, que les travailleurs sont en droit de demander des contreparties sociales, lesquelles seront définies dans le pacte en question. S'agissant de ce document, nous croyons savoir que sa signature, qui sera précédée par une tripartite au mois d'octobre prochain, ne se fera pas avant la fin de cette année, ou le début de la suivante. Nous reviendrons sur ce sujet avec plus de détails et d'informations dans les éditions suivantes.