Société Générale et BNP Paribas négocient la reconversion de 26 millions d'euros. La reconversion de la dette algérienne en investissements directs a concerné quelque 35 millions d'euros, investis par le géant du pneumatique, Michelin. C'est ce qu'a annoncé hier, la ministre déléguée, au Commerce extérieur, Mme. Christine Lagarde lors d'une conférence de presse, animée à la résidence de l'ambassade de France à Alger. La ministre française a également révélé que des négociations ont lieu entre le gouvernement algérien et deux banques françaises, à savoir Société Générale et BNP Paribas pour la reconversion de 26 millions d'euros. Ces deux opérations constituent la première tranche de l'accord de reconversion de la dette algérienne qui se monte à 61 millions d'euros. Annoncé en grande pompe par Nicolas Sarkosy, alors ministre de l'Economie, cette opération, a affirmé Mme Lagarde, suit son cours normal. En visite en Algérie depuis avant-hier, Mme Chritine Lagarde a déclaré avoir eu des entretiens avec des responsables algériens sur la question du piratage, sujet autour duquel un accord de coopération sera conclu entre les deux gouvernements algérien et français, où la France apportera son savoir-faire dans la lutte contre ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes. «Les chiffres de la contrefaçon en Algérie qu'on m'a présentés sont anormaux», s'est inquiétée la ministre, tout en gardant «aux autorités algériennes la paternité de ces chiffres», s'est-elle contentée de souligner sur un ton diplomatique, mais qui renseigne néanmoins, sur l'étendue du fléau en Algérie. L'autre sujet de discussion abordé entre les deux parties et qui a un lien direct avec la contrefaçon, concerne une demande des autorités algériennes pour profiter de l'expertise française quant à l'identification des standards en termes de normes de qualité pour les marchandises importées. Sur cette question, «la France peut apporter son savoir-faire aux autorités algériennes», a affirmé Mme Lagarde qui a également évoqué la volonté de mettre en contact les économistes algériens et français, histoire de défricher le terrain et apporter un maximum de lisibilité à l'économie algérienne. A ce propos justement, la ministre a insisté sur l'enthousiasme de nombreux opérateurs économiques français à s'installer durablement en Algérie. «Les grandes entreprises, mais également les PME sont fortement intéressées par le programme de privatisation», a révélé Mme Lagarde qui annonce le chiffre de 180 entreprises déjà opérationnelles en Algérie. Il s'agit, selon elle, «de renforcer cette présence». Et pour ce faire, elle rappelle les accords de coopération déjà signés entre les deux pays dans les secteurs bancaire et la PME. Mais plus important, Mme Lagarde retient la nette amélioration du climat d'affaires dans le pays et informe que de grands groupes français sont particulièrement intéressés par de multiples branches d'activité, à l'image de la finance, les télécoms, les travaux et publics et la gestion des ports. Quant à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, la ministre française a déclaré que son pays soutient fortement la démarche algérienne, en invoquant une raison, pour le moins, pas économique du tout. «La France est avec l'Algérie, d'autant que c'est un pays qui pratique la langue française», a-t-elle déclaré pour justifier l'apport français en expérience de négociation commerciale internationale pour aider l'Algérie à ficeler son dossier d'adhésion à l'OMC. A une question relative aux pertes subies par des entreprises françaises suite à la liquidation de Khalifa Bank, Mme Lagarde a révélé que ces dernières sont en contact avec le liquidateur de ladite banque. Et d'ajouter: «Nous espérons que cette affaire puisse aboutir assez vite, car cela ne peut pas encourager de nouveaux investisseurs, sachant que d'autres ont subi les contrecoups de la faillite d'une banque.»