Dalila Hlilou, comédienne et sénatrice du tiers présidentiel, a clos hier la saison des cafés-théâtres de la Bibliothèque nationale d'Algérie, à Alger. Sans doute en raison de la panne de la climatisation en vigueur depuis plusieurs mois, la rencontre s'est tenue en extérieur, à l'ombre du Jardin d'essais d'El Hamma. En cette ambiance bucolique, en présence de l'ex-ministre de la Culture Mahieddine Amimour, du président de la commission culture à la chambre haute du Parlement et du directeur de la bibliothèque, Dalila Hlilou a remonté le fil de son histoire avec le théâtre qu'elle a emprunté par force. La jeune orpheline de la révolution, Dalila, souhaitait accompagner ses amies sur les cours de danse du Ballet national. « J'aimais les regarder avec leurs tenues de danseuses », s'est-elle rappelée. Puisant dans les centres d'enfants de chouhada, Mustapha Kateb, directeur du Théâtre national, entendait combler le déficit en éléments féminins dans son entreprise d'édification des institutions culturelles d'une Algérie indépendante et conservatrice. Le sort de Dalila Hlilou l'emportera sur un autre chemin que celui de ses premières amours. En pleurs, elle sera menée vers le théâtre, fera sa formation à l'ex-Institut national des arts dramatiques (ISMAS) de Bordj El Kiffan à Alger. « J'y suis retournée une fois et je n'y ai plus remis les pieds », a-t-elle regretté. Désolée de l'état de détérioration auquel est arrivé cet institut, elle a ajouté : « Mais je suis très optimiste pour le futur, car une volonté existe. » La comédienne a regretté l'ère précédant les années 1990 et en veut presque à la démocratie en cela. « A quoi nous a-t-elle servi ? », s'est demandée la sénatrice en appuyant que « le théâtre fonctionnait beaucoup mieux du temps du parti unique ». « C'est grâce à Bouteflika que les choses vont mieux, il faut être aveugle pour ne pas le constater », s'est défendue la comédienne. Le portrait du président n'était pas loin lors de cette rencontre. Placé à hauteur de tribune, il était « très » présent. En 1999, la condition du chef de l'Etat pour sa nomination au tiers présidentiel se résume en une phrase : « N'arrêtez pas d'exercer le théâtre, m'a-t-il demandé », rapporte la sénatrice. Dalila Hlilou continue de se produire.