La canicule qui a marqué la journée de jeudi dernier n'a pas empêché les éléments de l'Association de lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie (ALAT) de tenir leur rencontre prévue au Palais de la culture et d'attirer un public intéressé. En quelques mois d'existence, l'ALAT multiplie les actions et rejoint la liste des intervenants face au fléau sensible et difficile de la drogue. Dans son intervention d'ouverture, le docteur Benarab, président de l'association, a présenté le plan de lutte contre les drogues illicites formulé en guise de contribution. Le plan se décline en plusieurs axes et se conjugue en trois verbes : prévenir, informer et agir. L'action, elle-même, est basée sur l'amélioration de la prise en charge médicale, le rétablissement de la portée de la loi et la formulation d'une réponse politique complète et cohérente. Notre pays, qui n'est pas producteur de drogues, subit de plein fouet l'explosion du phénomène et l'infiltration de ce poison, notamment à travers des frontières avec le Maroc. Le phénomène touche la sève de la population, c'est-à-dire les jeunes (52% des consommateurs ont entre 20 et 30 ans). Il s'empare insidieusement des établissements scolaires tel exprimé dans les chiffres des services de sécurité. Notre gouvernement ne dispose pas de plan national de lutte contre la toxicomanie et rares sont les Etats qui ont eu des résultats probants en appliquant ce type de plans. S'agit-il d'une mode ou d'une fatalité ? Le docteur Teranti suggère, pour sa part, qu'il s'agit probablement des deux en même temps. La consommation de drogue a beaucoup évolué, selon lui, pour devenir massive de nos temps. Cela est dû, entre autres, à d'autres fléaux, telle la violence mais surtout aux nouvelles structures sociales. La mentalité du « Just do it » pousse l'individu à réaliser ses désirs sans retenu ni modération. La morale des parents ne peut rien devant le comportement de l'Homo consommatus. Il faut donc élaborer une réponse réfléchie au petit fumeur de hachich et une stratégie globale de lutte. D'autres intervenants ont apporté leur contribution au débat avant la projection d'une vidéo de 16 minutes intitulée Le praticien face à l'overdose. Notons aussi la présence à la tribune d'un imam qui a pris part à la campagne de sensibilisation initiée récemment par l'association en collaboration avec les mosquées de Constantine.