Nouveau-nés, nourrissons, petits enfants et jeunes adolescents sont, quotidiennement et par centaines, reçus au service de pédiatrie générale du CHUO « le Marfon ». Pour l'année passée, le service a enregistré 5000 hospitalisations. Un chiffre qui ne cesse de progresser chaque année, soulignent des praticiens. Les urgences représentent la majorité de cette activité alors que le service ne dispose pas d'une unité spécifique apte à répondre à cette forte demande, apprend-on du médecin chef du service, le Pr. Chalabi. Les différentes pathologies touchant à la santé de l'enfant y sont traitées y compris la néonatologie. Pour le nouveau- né, les complications les plus observées sont les souffrances cérébrales et les détresses respiratoires, surtout dans les cas des prématurés. « Ces dernières années, l'on constate un nombre de plus en plus important de prématurés dans nos admissions. Un phénomène dont on ne peut expliquer les causes directes mais dont l'activité de la femme, le stress et l'existence de certaines maladies comme le diabète et l'hypertension chez la maman, peuvent être mis en cause » explique le Pr. Chalabi. taux alarmants Il faut savoir que sur les 2 300 nouveau-nés admis en 2004, plus de 50% étaient des prématurés. Notons, par ailleurs, que les nouveau-nés représentent à eux seuls près de la moitié des 5000 hospitalisations annuelles. La mortalité périnatale atteint les 30% du chiffre global des admissions. Chez les prématurés, ce taux est encore plus considérable puisqu'il atteint 50% à 60%. Le manque de moyens, l'infection et l'insuffisance des conditions d'asepsie ainsi que la complexité des pathologies affectant le prématuré sont les facteurs incriminés dans cette mortalité périnatale déplorée à travers toutes les structures sanitaires spécialisées du pays. Chez le nourrisson, la déshydratation dans sa forme grave, les convulsions et le stress respiratoire sont les motifs de consultations les plus fréquents. L'asthme, par ailleurs, reste la maladie du grand enfant par excellence. D'autre part, la difficulté d'accès aux traitements est un autre problème qui se pose aux enfants, notamment les épileptiques. Cette maladie n'est pas reconnue par la CNAS comme étant chronique et devant bénéficier d'une gratuité de soins à 100%. « Ce qui pose un grand problème pour les enfants dont la forme d'atteinte n'est pas jugée grave. Mais faut-il attendre que la maladie s'aggrave pour accorder au malade son droit au traitement ? », explique notre interlocutrice. Notons qu'une vingtaine de malades en bas âge et même des adolescents sont reçus, chaque semaine, en consultation chez le Pr. Chalabi. « En raison surtout de la vétusté de la structure, des problèmes matériels, de l'insuffisance du personnel notamment paramédical, la prise en charge reste insuffisante ». « Malgré l'existence de temps à autre d'actions positives comme l'acquisition de certains appareils modernes, l'on manque d'une organisation de type moderne » conclut le Pr. Chalabi.