De carnaval, les Algériens connaissent surtout les carnavals étrangers, notamment celui de Rio de Janeiro, fortement médiatisé par la télévision. Ils connaissent également Halloween, la fête des pays anglo-saxons, qui a lieu le 31 octobre et au cours de laquelle les enfants se déguisent et déposent des paniers devant les portes des maisons pour recueillir des friandises. On a même vu, ces dernières années, des jeunes gens des grandes villes, comme Alger, fêter Halloween avec des masques creusés dans des citrouilles, comme en Amérique ! ll est vrai que cette fête, spécifiquement anglo-saxonne, est en train de gagner le monde. La mondialisation, c'est aussi ce genre de manifestations ! Le mot carnaval, lui, est entré, depuis de nombreuses années, dans les langues algériennes, au sens figuré d'activité grotesque et ridicule : wacen had lkarnaval ? (qu'est-ce que ce carnaval ?). On donne aussi au mot le sens de «laid» : dayer ki karnaval (il a une face de carnaval), sans doute en pensant au masque de carnaval. Le mot «masque» lui-même est emprunté ? lmask ? avec ce sens propre de «faux visage dont on se couvre pour se déguiser», et le sens figuré de «hypocrisie» : ddayer mask (il porte un masque), autrement dit, c'est un faux jeton, ne lui faites pas confiance ! Les langues algériennes, influencées par les médias arabophones, notamment la télévision, emploient aussi ces dernières années les mots classiques mihradjan et qina', respectivement pour «carnaval» et «masque», mais les mots français n'ont pas pour autant disparu.