L'alimentation en eau potable des populations de la ville de Tiaret et de quelques agglomérations avoisinantes, suscite des craintes quelques peu justifiées en cet été caniculaire. De leur côté, les responsables des entreprises concernées, notamment la D.H.W et l'A.D.E semblent relativiser les appréhensions et viennent, même, de proposer un nouveau programme de distribution qui tient compte, à la fois, de la demande exprimée, des caractéristiques géographiques de la ville et de certaines mauvaises habitudes que des locataires d'immeubles ont pris de toujours stocker l'eau dans des citernes allant jusqu'à priver les voisins du précieux liquide. Selon le directeur de zone de l'ADE qui présentait, devant les représentants de la presse, le nouveau programme de distribution, « l'opération, après sectorisation de la ville, vise à l'augmentation de la dotation journalière et de la tranche horaire laquelle s'échelonnera, pour le secteur 1, jusqu'à onze heures de distribution (10 h à 21 h) à partir de trois réservoirs d'une capacité totale de 8 100 m3, préalablement remplis. Pour le secteur deux, cela se fera à partir des réservoirs de Sidi Khaled (2 fois 1500), Curelli (3700), Fortin (2X3200) et Mimouni (1000) ; soit une capacité totale de distribution de 14 100 m3 s'étalant entre 12 heures et 21 heures ». Le secteur 1 concerne une population de 101 582 personnes soit 56% et le secteur deux, une population de 79 270 personnes, soit 44%. « Les vannes des réservoirs demeureront fermées d'une manière alternative ». Selon les explications fournies par l'un des responsables, « Ce nouveau programme survient sur ordre du conseil d'orientation des ressources en eau et Tiaret, a jusque là, été non concernée par le plan d'urgence qui figure, désormais, dans les projections élaborées et pour laquelle il fut attribué une autorisation de pompage de l'ordre de 11 000 m3/jour ». Une situation pour laquelle fut mis en place un dispositif d'urgence pour les trois mois à venir, puisque la seule infrastructure pourvoyeuse en eau, le barrage Benkhadda, a vu ses capacités chuter drastiquement pour atteindre les 8,7 millions de mètres cubes. Un seuil critique Un seuil critique jamais atteint depuis sa réalisation en 1938 et qui nécessite d'autres transferts à partir de « Oued Mina » et de Tousnina d'une capacité respective de 4000 m3 et 5000 m3. Destiné jusque là pour les besoins de l'agriculture, le barrage Benkhadda, bien que soulagé de 22 millions de mètres cubes du fait des lâchers opérés sur décision de l'ANB, subi lui aussi les contrecoups d'une sécheresse cyclique mais aussi du fait de la déviation des eaux usées qui lui étaient destinées. Une situation qui semble ne pas trop préoccuper le DHW, M. Ramoul qui a profité de l'occasion pour faire part d'un projet d'urgence destiné à ramener l'eau à partir de la région de Tousnina, à 40 km au sud de Tiaret. « Coût de l'opération. 35 milliards de cts. Une opération devant permettre, explique t-il à la réalisation de 18 km de canalisations en fonte, d'une station de pompage et d'un réservoir de stockage en plus des équipements pour deux forages qui viendront suppléer ceux effondrés. 120 autres litres/secondes vont ainsi, venir grossir le volume disponible ». Celui de l'ADE parle de la réhabilitation de la source captée en amont de Mina. « Une autre solution reste à moyen terme envisagée. C'est celle de la réalisation d'un forage à partir de Aïn Dzarit avec à la clef, 100/L/Seconde supplémentaires ». Des palliatifs dont certains trouveront toujours à redire mais la situation est telle qu'il faudrait songer sérieusement à la mise en branle d'un schéma global pour l'AEP dans la wilaya de Tiaret qui recèle des réserves hydriques importantes. Une problématique dont il faudrait se résoudre à discuter sans calculs ni passions, encore moins à coups de règlements de compte ici et là, orchestrés au grand dam des citoyens...