Des inquiétudes sont nourries, ces derniers temps, par certaines populations de la wilaya de Tiaret, particulièrement celles s'alimentant du barrage Ben Khedda, situé à Méchraa Sfa, à 25 km à l'ouest de Tiaret, qui craignent une baisse drastique de l'alimentation en eau potable. Cette infrastructure qui date de l'époque coloniale a vu ses capacités chuter jusqu'à 12 millions de m3 alors que sa capacité théorique est de 40 millions. Une inquiétude générée du fait des lâchers d'eau (14 millions de m3) effectués en automne dernier, sur décision de l'ANB, au profit des agriculteurs de la région de Relizane dont les terres sont situées sur les flancs de l'oued Mina. Situation d'autant plus préoccupante que le barrage en question qui alimente le chef-lieu et les agglomérations du nord de la wilaya, connaît des travaux sur la chaîne de refoulement entrepris par une entreprise allemande (LIND). Ces travaux doivent permettre, dit-on, d'améliorer la qualité de l'eau et, par conséquent, d'éradiquer les MTH dans la région. Les craintes des citoyens de la ville de Tiaret s'expliquent surtout par la pollution qui caractérise l'eau du barrage, son niveau qui baisse à vue d'œil et les coupures fréquentes. S. Ramoul, directeur de l'hydraulique, devait rassurer les populations en précisant que « les gens n'ont pas à s'inquiéter car, avec les 12 millions de m3 disponibles, nous assurerons une dotation journalière de 140 à 150 litres par jour et par habitant, et ce jusqu'en septembre prochain. » Il ajoutera que, « bien que la région dispose de trois barrages, 80% des ressources hydriques de la wilaya proviennent du sous-sol. » Le seul problème, signalera-t-il, reste actuellement celui de la population du nord de la wilaya, du côté de Sidi Ali Mellal, où un projet de forage sera entrepris pour répondre à leurs besoins. » L'ADE, pour rappel, approvisionne quotidiennement ses abonnés avec 30 000 litres/jour, mais fait face, outre les problèmes d'impayés, à la défectuosité de certains réseaux. Enfin, selon le même responsable, une « opération de protection de la Mina, au niveau de la station de Sidi Ouadah, à quelques encablures de Tiaret, va être entamée pour enrayer des risques éventuels. Mais une chose est sûre : il n'y aura plus de lâchers d'eau. »