Le Centre international pour les journalistes (ICFJ) basé aux Etats-Unis vient d'attribuer à Ali Djerri, directeur du journal arabophone El Khabar, le prix du courage de la presse internationale (Knight International Press Fellowing Award). Ce prix lui sera remis, conjointement avec Paul Radu de Roumanie, le 9 novembre prochain, lors d'une cérémonie qu'organisera l'ICFJ à Washington D.C. Ali Djerri aura à prononcer un speech pour répondre aux marques de reconnaissance que lui a adressées, le 9 août, dans une lettre, Donatella Lorch, directrice de Knight International Press Fellowing Award. Celle-ci félicitera le directeur d'El Khabar pour « avoir démontré une extraordinaire dévotion dans son travail et pour continuer à améliorer la situation de la presse dans son pays ». Contacté hier, Ali Djerri nous a déclaré que « cette distinction s'adresse, en réalité, à toute la presse algérienne dont le parcours est unique, en termes de sacrifice, dans le monde arabe et musulman ». Tout en soulignant que l'attribution de ce prix doit pousser El Khabar à aller de l'avant, Ali Djerri estime que cela pourrait inciter également les autres journaux de la presse indépendante à travailler pour atteindre cegenre de distinction. Dans ce cadre, il estime que le meilleur moyen pour préserver la presse des dérapages et des manipulations politiques « c'est de se pencher sur la formation des journalistes, l'amélioration des conditions de travail, le respect de la réglementation et de l'éthique ». Bien évidemment avec la nécessité d'accéder aux sources d'information et de s'adapter à l'environnement socioéconomique. Le directeur d'El Khabar ne manquera pas d'insister sur le fait que le prix du courage de la presse internationale est plutôt une récompense pour tout le collectif du journal qu'il dirige. D'ailleurs, il estime que c'est grâce à l'effort solidaire de son équipe que « cette publication en arabe a pu atteindre aujourd'hui le niveau qui lui est reconnu du point de vue diversité, niveau de vente et ancrage dans la société ». Pour cela, dira-t-il, les différentes publications (quotidien et hebdomadaires) d'El Khabar et les activités de son centre international d'études poursuivent le vœu de devenir, un jour, une institution comme Al Ahram ou Le Monde. Une sorte de référence pour l'image de marque de l'Algérie. Enfin, Ali Djerri ne manquera pas de relever que « c'est malheureux que les récompenses pour les journalistes algériens viennent de l'étranger, alors que certains d'entre eux sont emprisonnés à l'intérieur du pays ». Il n'omettra pas de rappeler que, depuis 1998, El Khabar a institué le prix Omar Ouartilane. « C'est un prix, dira Djerri, qui constitue un hommage à tous les martyrs de la corporation et qui, cette année, a été attribué à Ahmed Ancer d''El Watan, journaliste intègre et exemplaire. » Il y a lieu d'indiquer que l'ICFJ récompensera le directeur d'El Khabar alors que ce centre fête les 20 ans de sa création. Un centre qui a organisé à Alger deux cycles de formation au profit de journalistes algériens. L'un en octobre 2003 et l'autre en février 2004.