Sur les hauteurs de l'atlas tellien, du côté de M'ssenou, à l'extrême limite de la commune de Bou Arfa (wilaya de Blida) avec celle de Hamdania (wilaya de Médéa) et dans les profondeurs des gorges célèbres de La Chiffa, un groupe de jeunes promeneurs, dont le plus âgé a 24 ans, se retrouva en ce 5 juillet, fête de l'Indépendance, nez à nez avec un groupe de quatre terroristes, dont l'un se baignait dans le bassin paradisiaque de Merdja, interdit aux citoyens pour raison de sécurité. Il était un peu plus de 13h et la fuite éperdue des jeunes pris comme cibles par les balles des terroristes en tenue afghane, selon le témoignage de l'un des rescapés, durera le temps d'une course contre la mort à travers les buissons, les bosquets et la forêt dense. Un parmi les jeunes, Berghouche Adel, natif de Baba Moussa, n'a pas rejoint le domicile familial et il semble qu'il ait été blessé. Sous le choc, un jeune, gardant les stigmates de sa fuite avec toutes les égratignures sur le visage et les avant-bras, avait du mal à reprendre le fil des événements : « Nous nous sommes perdus sur le chemin du retour et il avait fallu tout un détour pour déboucher sur la RN et donner l'alerte au niveau de la Gendarmerie nationale. » Le lieu de la rencontre, quasi macabre, est situé au douar Boughedou, abandonné par ses habitants et proche de M'ssenou où avait eu lieu le carnage du dernier Ramadhan avec quatorze victimes. « Celui qui se baignait avait l'air âgé et les trois autres étaient sur un monticule d'où ils ont commencé à tirer dès qu'ils nous ont vus », a-t-il ajouté. Une vache avait été retrouvée égorgée sur le chemin du retour. Il semble que ces membres du terrorisme résiduel aient fait ripaille avant de prendre un bain. L'Exécutif de la commune de Hamdania, dans la wilaya limitrophe de Médéa, a assuré, par le biais de son président, que la nouvelle de l'accrochage - ou tout simplement de la rencontre fortuite - était connue dans ses généralités, mais nul n'est allé s'informer avec davantage de détails. Sur la route sinueuse menant à La Chiffa, passant par le ruisseau des Singes, aucune forme d'inquiétude n'était perceptible. En revanche, dans des cafés de Bou Arfa, on s'inquiétait du sort du disparu, mais avec un air de reproche pour ces jeunes qui avaient osé aller à l'aventure. En dehors du grand axe, il est toujours dangereux de s'aventurer tant que les pistes et les sentiers ne sont pas sécurisés.