« Nous nous joignons au vœu de nos concitoyens pour faire aboutir ce dossier », écrit, le 16 mai dernier, le président de l'APC de Zemmouri (Boumerdès) à l'attention du secrétaire général de la wilaya au sujet du relogement des familles habitant la vieille cité du chef-lieu de la commune. Cependant, le problème demeure entier. Si bien que les occupants des-dites habitations, menaçant ruine, sont sortis cette semaine manifester dans la rue. Ils ont dû fermer le siège de l'APC pour se faire entendre. Le premier magistrat de la commune, qui a reçu une délégation représentant les citoyens mécontents, a expliqué à ses interlocuteurs qu'il a « tout fait pour faire aboutir leur revendication » et qu'il « transmettra, encore une fois, (leurs) doléances à qui de droit ». Les manifestants, bien que loin d'être convaincus, se séparent dans le calme. L'attente recommence et l'espoir renaît. Des habitants de cette cité, qui date de l'époque coloniale, n'arrivent pas à résumer leurs souffrances tant « les maux, indénombrables, sont indescriptibles ». « C'est l'angoisse au quotidien et le reste est facilement imaginable », a expliqué un citoyen qui habite la cité « depuis 1961 ». Les 110 habitations de cette cité devaient être rasées après le relogement des 132 familles qui les ont occupées pendant l'été 2003. Mais les logements qui devaient les accueillir ont été détruits par le séisme du 21 mai. Pour ne pas être affectés plus tard dans des bâtiments, les résidents de la cité refusent les chalets, et la wilaya dégage un programme de construction de 140 logements individuels dans la périphérie de la ville. Le terrain est vite choisi et viabilisé avec plus de trois milliards de centimes. Cependant, les travaux de construction tardent à débuter à cause « des lenteurs dans le transfert du terrain (agricole) et des fonds ». Car un montant de près de 8 milliards de centimes avait été accordé pour le confortement des habitations de cette cité, toutes classées orange 4. Mais au lieu du confortement, les citoyens réclament l'usage de cet argent pour la construction de nouvelles habitations. En attendant, ils continuent à subir un dur quotidien induit par la précarité, l'exiguïté des habitations et la pollution provoquée par les eaux usées, qui se déversent à ciel ouvert dans les quatre coins de la cité, et les ordures ménagères.