Le congrès des dissidents d'El Islah, tenu du 30 juin au 1er juillet 2005, est invalide. « C'est illégal », a attesté, jeudi dernier, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Interrogé en marge de la cérémonie de clôture de la session printanière de l'APN, M. Zerhouni a fait savoir que son département ministériel ne reconnaît pas ce congrès. Pourquoi ? Parce que les organisateurs n'ont pas réuni « les conditions requises pour la tenue d'un congrès, notamment celle de réunir les deux tiers des membres du Madjliss Echoura ». Selon M. Zerhouni, l'autorisation remise à la demande d'El Islah par son ministère était pour « la tenue du conseil du Madjliss Echoura » et non pas pour une autre activité. Afin d'obtenir l'autorisation, les dissidents ont copié un peu sur le FLN version 2003-2004. Une demande a été ainsi introduite auprès de la wilaya d'Alger au nom de trois personnes, à savoir Hacène Laribi, Ahmed Boulahia et Djahid Youns, pour avoir l'autorisation d'organiser une rencontre-débat sur la situation politique en Algérie. Pour rappel, la direction d'El Islah a déposé plainte contre les organisateurs, les accusant d'« usurpation de qualité, falsification de document, de faux et usage de faux ». Abdelghafour Saâdi, vice-président d'El Islah et bras droit de Abdallah Djaballah, a qualifié ce congrès, lors de sa dernière sortie médiatique, d'un « mort-né illégitime », comptant sur la justice pour mettre un terme à « cette dérive ». Le ministère de l'Intérieur vient ainsi de conforter les pro-Djaballah, qui œuvrent par voie judiciaire à sortir tête haute de ce conflit interne, porté devant la justice depuis des mois. Le verdict dans l'affaire opposant Djaballah au groupe des dissidents tombera le 12 juillet, a indiqué M. Sâadi. Le numéro 2 d'El Islah ne doute pas que la justice tranchera en faveur du président du parti, car, toujours selon lui, tous les documents démontrant que la direction du parti a agi dans la légalité et conformément aux textes ont été fournis à la juridiction compétente. A souligner que le congrès du parti, qui devait se tenir la fin du mois de décembre 2004, a été renvoyé jusqu'à ce que la justice tranche. La déclaration du ministre de l'Intérieur est-elle un signe d'un dénouement certain en faveur de Djaballah ?