La bataille juridique opposant le président du mouvement El Islah aux « redresseurs du parti » risque encore de traîner. La justice a renvoyé l'affaire à une date ultérieure, faisant ainsi durer le suspense pour les partisans de Abdallah Djaballah. Eux qui attendaient avec impatience un jugement en leur faveur, notamment après la récente sortie du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, qui a déclaré invalide le congrès des redresseurs. Prévu pour hier, le verdict concernant cette affaire a été reporté sine die. Raison : le procureur général a ordonné une nouvelle instruction. « Nous n'avons rien compris. Cette décision signifie le retour à la case départ. L'instruction a été faite le 7 juin dernier », a déclaré, hier, Lakhdar Benkhellaf, député d'El Islah à l'APN et partisan de Abdallah Djaballah. Pour lui, la seule explication de cette décision « est peut-être la période des congés et le changement des juges chargés de l'affaire ». « La loi stipule que quand la composante change, on revient aux plaidoiries », a-t-il précisé. De son côté, Djamel Benabdeslam, membre du mouvement de redressement d'El Islah, préfère ne pas spéculer et laisser la justice faire son travail. « Nous n'avons rien à dire. La justice est souveraine dans ses décisions », a-t-il lancé. La bataille juridique engagée entre les deux parties remonte à décembre 2004. A cause de cette affaire, la wilaya d'Alger n'a pas octroyé l'autorisation au groupe de Djaballah pour tenir le premier congrès du parti. Congrès qui devait avoir lieu entre le 29 et le 31 décembre 2004. En revanche, les redresseurs, et malgré les déclarations de Yazid Zerhouni, ont procédé au dépôt auprès des services du ministère de l'Intérieur du dossier de leur congrès, tenu il y a quinze jours à Aïn Bénian (Alger). Interrogé sur le sujet, Lakhdar Benkhellaf a rappelé les propos du ministre de l'Intérieur et affirme : « Le congrès de leurs rivaux est nul. Ce congrès est illégal et le ministre l'a bien confirmé. Ils ont demandé une autorisation pour débattre de la politique générale et ils ont transformé la réunion en un congrès. Même le procès-verbal de constat du congrès qui devait être établi par un huissier de justice n'a pas été fait. » Selon lui, le mouvement El Islah et ses instances légitimes attendront le verdict de la justice pour tenir le premier congrès dans la légalité.