C'est un père abattu, affaibli et impuissant devant le malheureux sort qui a frappé son fils et sa famille qui nous a rendu visite. Après avoir frappé vainement à toutes les portes, il ne sait plus à quel saint se vouer. Son enfant, Mohamed Abdeldjalil Harrichane (3 ans), souffre d'une dermatite atopique (eczéma généralisé) depuis l'âge de trois mois. Il n'a pu être guéri de cette maladie grave en dépit des soins prodigués notamment à Chlef et dans les hôpitaux de Bab El Oued, de Aïn Naâdja et de Mustapha, selon les documents en notre possession. Dans l'une des ordonnances délivrées par le CHU de Bab El Oued, on peut lire en effet que « l'enfant a été hospitalisé dans cet établissement pour une maladie chronique (dermatite atopique) ». Le même diagnostic a été établi par un spécialiste en dermatologie de la capitale. « L'enfant présente une dermatite atopique généralisée qui s'est accentuée sur le visage et occasionne une gène respiratoire nocturne », écrit-il. Pratiquement, le même traitement lui a été prescrit par les médecins traitants mais sans résultat. « Mon fils a avalé des quantités énormes de médicaments notamment des antibiotiques, des antihistaminiques et des antiseptiques. Cependant, aucune évolution positive n'a été enregistrée. Il souffre toujours de cette maladie chronique qui lui a défiguré le visage et le corps et rendu strabique. Il passe des nuits blanches en raison de démangeaisons sévères », indique le père, les larmes aux yeux. Une prise en charge à l'étranger reste donc l'unique moyen pour sauver l'enfant de complications graves. Là aussi, la famille s'est heurtée à des obstacles incompréhensibles aussi bien de la part des autorités consulaires d'un pays d'accueil que du ministère de la Santé et celui de la Solidarité nationale. « J'ai voulu emmener mon fils en France par mes propres moyens pour des examens approfondis et des soins spécialisés. Malheureusement, on m'a refusé le visa pour des raisons que j'ignore. Les ministères concernés n'ont pas daigné répondre à mes sollicitations », relève M. Harrichane, un employé du Betwel de Chlef, demeurant à Boukadir. En attendant une éventuelle intervention des pouvoirs publics, l'innoncente victime souffre dans le silence et son état de santé ne cesse de se dégrader faute d'une prise en charge adéquate et urgente.