Le Dr Djoghlaf prendra ses fonctions en janvier 2006 au poste de secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Profitant de son séjour à Alger, El Watan l'a l'interrogé sur sa nouvelle tâche. Peut-on connaître vos objectifs maintenant que vous êtes à la tête de la Convention sur la diversité biologique ? Après plusieurs années de travail au sein des Nations unies, je compte, dès janvier 2006, parfaire ce que j'ai entamé. J'ai de très grandes idées, des idées intéressantes. Je compte sur l'appui des autorités algériennes pour pouvoir les mettre en œuvre et les réaliser. Vous êtes un initiateur du Protocole de Carthagène. Quelles en sont les grandes recommandations ? Le Protocole de Carthagène est une initiative qui vise à réguler le marché international de biotechnologies, des OGM, tout en préservant et en protégeant l'environnement et la santé humaine. L'activité de la biotechnologie moderne est très prometteuse et des milliards de dollars ont été investis. Quelle est la somme dont l'Algérie a bénéficié dans ce programme ? C'est un programme universel et on assiste 130 pays à préparer leur cadre, y compris l'Algérie. Nous assistons également 145 pays à avoir accès à la banque de données de la biosécurité qui est un instrument clé du marché international de demain (des OGM). Nous assistons également des pays à bénéficier d'une formation technique en matière de gestion des risques liés aux OGM. Le montant exact pour la préparation de ce plan est de 250 000 dollars en ajoutant des bénéfices à travers les expériences des pays développés comme la Chine, qui est le quatrième producteur mondial des OGM, Cuba, qui est à la tête de la biotechnologie, et d'autres pays en voie de développement. L'Algérie a bénéficié d'un certain nombre de séminaires de formation liés aux cycles de la biotechnologie. Quel est votre point de vue sur la protection de l'environnement en Algérie ? Les pays en voie de développement en général ne considèrent pas l'environnement comme une priorité parce que la priorité, pour eux, c'est le développement économique et social, la création de l'emploi, la nourriture et la lutte contre la pauvreté. Malheureusement, l'environnement n'est pas perçu comme un facteur qui peut contribuer au développement social. Je pense que c'est un calcul qui ne prend pas en considération les aspects à long terme d'une nation. L'environnement peut être un agent et un vecteur du développement. Le pétrole et le gaz, nous en avons pour un certain nombre d'années, mais la ressource, que ce soit biologique ou naturelle, les espèces terrestres ou marins sont la ressource de demain et de toujours. Et s'il y a bien une source à protéger, c'est bien l'environnement. Et là ce n'est pas une question de ministères ou d'une équipe, mais c'est l'affaire de tous. Il faut renforcer cette alliance pour protéger l'environnement, car il y va de notre vie et surtout de nos enfants.