Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, a inauguré hier, à l'hôtel militaire de Beni Messous, les travaux de deux journées d'étude sur la situation du foncier touristique et l'examen de la demande des investissements dans le secteur regroupant les directeurs du tourisme des quarante-huit wilayas. Il a affirmé à cette occasion : « Nous avons recensé un peu plus de 548 demandes d'investissement qui va falloir passer au crible. Ce n'est pas évident que toute demande d'investissement a un intérêt certain pour être retenu. Nous allons élaborer avec l'aide de spécialistes le schéma national d'aménagement touristique qui prendra ancrage dans le schéma national d'aménagement du territoire. Nous allons également qualifier les zones : celles qui vont recevoir un tourisme haut de gamme, créateur d'emplois et de richesses, et celles qui recevront un tourisme moyen. Tout ce travail se fera car l'aménagement touristique et l'occupation du sol sont une prérogative des pouvoirs publics. Nous allons élaborer des plans d'aménagement qui seront soumis à une procédure d'approbation qui concernera tous les intervenants : collectivités locales, communes, wilayas, structures centrales et les spécialistes en économie et sociologie pour que les projets soient pris en charge sous tous les aspects. » Le plan de soutien à la relance économique pour 2004-2009 prévoit 3,2 milliards de dinars pour le secteur du tourisme en vue de faire d'autres études de zones d'expansion de sites touristiques et d'aménagement, c'est-à-dire les travaux de viabilisation primaires tels que les accès. Le ministre dira aussi que « le secteur du tourisme profite des investissements des autres secteurs puisque lorsqu'on fait une route ou on construit un aéroport, il profite au tourisme ». Il sera très clair en affirmant : « L'argent est un facteur nécessaire, mais pas suffisant pour faire un investissement touristique : il est réservé aux professionnels pour faire des projets compatibles, cohérents et qui répondent aux normes mondiales. Ce qui est visé, c'est le tourisme international : nous nous situons dans le bassin méditerranéen, l'endroit le plus prisé par les touristes, et nous n'avons pas le droit d'aller sur des projets incertains ou de donner des terrains qui sont non renouvelables. » Si le ministre formule ses remarques, c'est parce qu'il a constaté que les zones d'expansion touristique ont subi de multiples agressions. Des pseudo-investisseurs ont bénéficié de parcelles de terrain dans le cadre de l'investissement touristique et, après cinq ou six ans, rien n'a été fait. En vue de soutenir les services extérieurs au ministère, une série de mesures ont été prises : promulgation du décret portant création des directions de tourisme des quarante-huit wilayas, inscription d'étude de réalisation de nouveaux sièges de ces directions, finalisation des textes d'application relatifs aux lois sur le développement durable, aux zones d'expansion touristique (ZET) et à l'utilisation et à l'exploitation des plages, adaptation au contexte actuel de l'Agence nationale de développement touristique (ANDT) et de l'Office national du tourisme (ONT). Des bureaux d'information et d'orientation touristiques seront installés dès cet été dans les quatorze wilayas côtières en attendant de les généraliser sur l'ensemble du territoire national.