Le secteur de la santé au niveau de la daïra de Hadjout, notamment dans les zones rurales des deux communes (Meurad et Hadjout), est malade de sa gestion. On peut citer les salles de soins de Sid Boufadel, de Sidi Ghiath, du douar Doumia et de Zaïda. Dépourvus d'un minimum de commodités, de surcroît des instruments vitaux pour consulter les malades, les infirmiers de service avouent leur impuissance face aux multiples problèmes de santé que rencontrent les habitants de ces zones rurales. Il est évident que les statistiques officielles ne daignent pas révéler toutes ces incohérences et cet abandon. Ces Algériens, condamnés à vivre dans les zones rurales éloignées, sont les victimes de cette situation, en dépit de l'effort de l'Etat. « L'autorité de la wilaya de Tipaza a pris ses responsabilités », avait déclaré le wali. Et d'ajouter : « Rien ne va plus et nous attendons toujours une décision de la tutelle, (ndlr, le MSPRH), qui devait être prise pour rétablir la situation du secteur sanitaire de Tipaza. » A titre d'exemple, selon un registre de consultations de la salle de soins de l'agglomération rurale de Sidi Ghiath qui compte 3000 habitants, le médecin n'est plus revenu depuis le 17 décembre 2003. Dans cette salle de soins, l'infirmière a révélé qu'elle utilise le même stéthoscope depuis 25 ans. Au douar Zaïda qui ne dispose même pas d'un transport pour les habitants, sur le registre, on n'y trouve que la mention, « pas de malades ». Les déplacements des populations des zones rurales de la daïra de Hadjout sont pénibles, les personnes âgées, les mamans accompagnées de leur bébé et les écoliers se heurtent aux obstacles liés à l'indisponibilité des moyens de transport en commun. La salle de soins de Doumia, un douar de 2560 habitants, n'échappe pas aussi aux remarques du chef de l'exécutif de la wilaya, qui a pris des mesures sur les lieux pour réhabiliter et doter cette salle de soins en équipement médical. Officiellement, la daïra de Hadjout compte 6960 familles démunies. Pour favoriser le retour des populations dans leurs douars respectifs, en réhabilitant les groupes scolaires, les réseaux de l'AEP et de l'assainissement ainsi que les salles de soins, la wilaya a consacré un montant de 23,3 millions de dinars. Le secteur de l'hydraulique détient la part du lion dans la daïra de Hadjout ; l'investissement en matière d'alimentation en eau potable pour les communes de Meurad et Hadjout a coûté 365 millions de dinars. Néanmoins, pour achever le programme de l'AEP à Hadjout, il faut que l'Etat ajoute au secteur de l'hydraulique une enveloppe de 40 millions de dinars. Pour terminer les travaux actuels de l'AEP au niveau des agglomérations rurales de la commune de Meurad, le besoin s'élève à 60 millions de dinars, tandis que pour l'année prochaine, la direction de l'hydraulique prévoit un autre besoin de 56 millions de dinars. Les habitants du douar de Boudjebroune ont été privés d'eau durant 27 jours. Avec le début du fonctionnement du nouveau château d'eau et la rénovation du réseau de l'AEP, la situation de l'eau dans cette importante cité rurale s'améliorera. Les citoyens du douar Harag veulent retourner après avoir fui cette zone, en raison du terrorisme. Ils appréhendent leur retour, mais ils ont demandé des garanties au premier représentant de l'Etat dans la wilaya de Tipaza, d'abord dans le volet sécuritaire. Aujourd'hui, ces mêmes familles qui habitent dans des gourbis précaires ont reconnu qu'ils souffrent énormément et que leur quotidien est de plus en plus difficile. Un programme pour la réalisation de l'habitat rural a été inscrit, tandis qu'une enveloppe financière a été dégagée pour les travaux de captage de source. Certains citoyens ont tenu à énumérer les problèmes qu'ils rencontrent pour se déplacer. Cependant, ils veulent vivre dans ces zones rurales, comme par le passé, grâce aux produits du secteur de l'agriculture, mais sous la protection de l'Armée nationale populaire. Ces douars avaient fait l'objet de plusieurs attaques criminelles.