Eté caniculaire, ombrages brillant par leur rareté, refuges dans les bois interdits par des écrits d'autorité, sorties en mer coûteuses, climatisation réservée aux bourses capables de payer l'équipement et la consommation énergétique. Restent les lieux publics fermés dotés de climatisation, telles les nouvelles surfaces commerciales ou les bassins publics pour éprouver des sensations de fraîcheur. Léthargie, torpeur à l'image de tous ces chiens et chats affalés en pleins boulevards et que personne ne veut déloger. La direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Blida organisait bien des programmes de sorties à la mer dénommées Plan Bleu, mais l'été 2005 fait place à l'animation nocturne avec, ce samedi, le Festival de musique chaâbi. Le jour, c'est le dicton « il ne fait pas bon sortir un chat dehors », relatif à la température hivernales qui s'applique. De vieilles personnes se rappellent toujours les fameuses fontaines d'où coulait une eau limpide et fraîche, arrosant même les ruelles étroites du marché du centre-ville, où le soleil ne pouvait marquer une longue présence. « Je dormais dans la cour de la maison et sortais vers 16h pour venir à la rue des Couloughlis achever la journée sans éprouver cette sensation de monotonie et de grande chaleur », dira M. Amar, suivi par M. Raoui qui affirmera : « Avec le plafond d'où pénétraient les eaux de pluie, l'étroitesse des lieux d'habitation et la pauvreté, nous étions plus heureux en notre for intérieur qu'aujourd'hui avec toutes les commodités de ce qu'on appelle une vie moderne. » Nostalgie, regrets de temps révolus, où le respect d'autrui avait sa place, et misère des temps présents où il est difficile aux petites bourses d'alléger un tant soit peu les affres des chaleurs somme toute de saison. Les enfants du centre-ville aiment bien s'adonner à des baignades dans les bassins publics quelque peu boueux et personne ne leur en interdit l'accès.