Un lieu très fréquenté par les hommes, les cafés de la wilaya de M'sila, dans les centres urbains comme dans les localités rurales, ne désemplissent pas du matin au soir. Les consommateurs s'attablent pour siroter leur breuvage, discuter des nouvelles du jour ou encore disséquer un sujet qui leur tient à cœur. Certains d'entre eux, pressés, se mettent au comptoir, le temps de se désaltérer ou de prendre un stimulant, thé ou café en général, pour sortir aussitôt aller vaquer à leurs occupations. Les cafés sont devenus si nombreux, qu'on affirme volontiers, que "entre un café et un café, il y a un café". Ces établissement trouvent de la clientèle en nombre suffisant, ils ne restent pratiquement vides qu'à l'heure de la sieste. Il apparaît que les dés -oeuvrés ou encore les citoyens en congé, pour "tuer" les longues journées pesantes de l'été, trouvent refuge dans ces cafés, fuyant leurs domiciles trop étroits, laissant le "terrain" aux nombreuses ménagères et aux enfants, notamment ceux en bas âge. Autre caractéristique de ces lieux pittoresques : le brouhaha assourdissant des joueurs de dominos et de dames dont les éclats de voix sont saisissants parfois et font fuir certains clients, incommodés du reste par la fumée et les odeurs qui s'accumulent. Il y a des cafés où les jeux ne sont pas admis, les joueurs occupant trop longtemps les tables privant ainsi l'établissement d'une rotation plus rentable de la clientèle. D'aucuns constatent malgré tout, que des efforts sont tentés dans la plupart des cafés pour agrémenter le décor de la salle, dont les plafonds et les murs portent des arabesques aux motifs plus ou moins évocateurs, parfois de la céramique aux couleurs chatoyantes. Les propriétaires oublient toutefois que le Hodna n'est pas loin du Sahara. En été, les températures dépassant les 40°C à l'ombre ne sont pas exceptionnelles, cela ne contraint nullement ces derniers à se doter d'une climatisation, un investissement jugé peut-être trop coûteux, pour certains, mais en plus générateur d'une consommation supplémentaire en électricité. D'ailleurs, ajoutent des tenanciers de cafés à Boussaâda et M'sila, il n'est pas question de transformer les salles en refuge pour tous ceux qui fuient les chaleurs de l'été. De plus, le portail du café est constamment ouvert, ce qui ne saurait convenir pour une salle climatisée. Dans les villes de Boussaâda et M'sila, comme c'est le cas dans les centres urbains de la wilaya, les restaurants prolifèrent autant que les cafés. Selon les cadres du commerce, la rentabilité de la restauration en général et les coûts relativement peu élevés de l'investissement dans ce domaine, expliquent la multiplication de tels commerces. En été, les repas rapides et légers sont recherchés par les consommateurs, qui sont nombreux à éviter de se nourrir chez soi par ces grandes chaleurs. En effet, les ménagères évitent en été de recourir à la préparation des repas copieux traditionnels, telle que la fameuse "chekhchoukha", fortement pimentée pour stimuler l'appétit et protéger du froid en hiver. De tels plats sont servis dans certains restaurants spécialisés et les amateurs ne manquent pas de s'y rendre pour satisfaire une envie soudaine qui rappelle les "tajine" tant prisés dans la région. En été, ces plats se dégustent non sans une transpiration abondante. Les femmes travailleuses recourent, également, au service des restaurants et se dispensent au moins, de préparer le repas de midi, par manque de temps. D'autres clients se régalent dès le matin, dans les pizzerias et autres marchands de "mahdjouba", sous prétexte que les chaleurs de la journée, finissent par avoir raison de l'appétit. Les marchands de brochettes dressent leurs braseros ou barbecues et tables dès 10 heures du matin. Toutes viandes rôties restent très demandées, surtout sur les axes routiers passant par les principales villes de la région, déversant des voyageurs de toutes les directions.