Sur sa lancée dans la lutte contre les sachets en plastique noirs, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE), Chérif Rahmani, a donné le coup de starter de la campagne nationale intitulée « Plages propres » à partir de la plage du Chenoua, à Tipasa. L'Algérie, qui compte 499 plages implantées à travers 14 wilayas côtières, ne dispose que de 293 plages autorisées à la baignade. La pollution marine et terrestre continue à produire des massacres. Les décharges illicites des ordures prolifèrent au niveau des cités urbaines, des forêts et des plages. L'homme est à l'origine de ce fléau qui agresse l'environnement naturel. Le sachet en plastique noir, fabriqué sans tenir compte des normes exigées en matière de qualité, constitue aujourd'hui une menace pour la faune et la flore, d'une part, en mer et sur terre et, d'autre part, une menace pour la santé des populations. Le membre du gouvernement a mis l'accent sur le geste symbolique qu'il avait effectué sur la plage du Chenoua pour lancer un appel à tous les citoyens algériens, quels que soient leurs âges, pour changer de comportement et sensibiliser leurs proches sur la propreté de leur espace, dans la ville, les forêts et sur les plages. « Hélas, nos espaces se sont transformés en dépotoirs. Je souhaite que nos concitoyens préservent les environnements naturels grâce à leurs gestes et leur civisme, mais j'encourage aussi les opérateurs à investir dans le recyclage des déchets en plastique », enchaîne-t-il. La création des clubs verts ne doit pas se limiter, selon Chérif Rahmani, au sein des établissements scolaires, mais surtout dans les cités. Le consommateur doit être exigeant pour l'emballage de ses produits de consommation. La production des sachets en plastique devra répondre aux normes strictes dictées par le Centre national de la qualité. La revalorisation des espaces urbains et naturels passe d'abord par l'assainissement de tous les lieux grâce à la mobilisation du mouvement associatif et le soutien réel et sans faille des collectivités locales. Le secteur de l'environnement est un atout particulier pour le développement économique et social. Ce constat a été fait par le membre du gouvernement après avoir visité le stand de l'Association des amis du mont Chenoua (AAMC), une association qui milite concrètement pour la préservation de la nature, mais qui attend le renouvellement de son agrément conformément à la loi. Le ministre, accompagné du wali de Tipasa, a suivi avec grand intérêt l'exposé du président de l'AAMC au niveau de cette plage située au pied du mont Chenoua, un projet relatif à l'introduction dans le monumental mont du Chenoua d'une race de chèvres laitières importées de France. C'est un projet récent (2003), dont le coût s'élève à 5 millions de dinars. La première phase de ce projet avait consisté à doter équitablement 29 familles rurales qui vivent en zones éparses sur le mont Chenoua d'un cheptel de 170 chèvres. Depuis le démarrage de ce projet, le nombre de naissances a atteint 190 chèvres. Les portées varient entre 2 et 4 chevreaux. La production laitière moyenne quotidienne après gavage des petits chevreaux atteint 2 litres. La seconde phase de ce projet initié et financé à 80% par l'Union européenne avec l'AAMC consiste à développer des fromageries artisanales et à multiplier le cheptel. Le président de l'AAMC, qui compte rééditer cette expérience auprès des familles rurales des communes de Menaceur et Sidi Amar, a tenu à préciser que ce projet permet de préserver et nettoyer les forêts et les maquis grâce aux chèvres, d'une part, et épargner les incendies des forêts grâce à la présence des bergers, d'autre part. Les familles rurales bénéficiaires sont satisfaites d'autant plus que le vétérinaire assure le suivi sanitaire des chèvres. Les élèves de l'Ecole des sourds-muets de Meurad récupèrent les bouteilles et les bidons en plastique pour fabriquer de superbes objets décoratifs propres. Il s'agit de quelques actions qui ont été mises en œuvre grâce à la volonté d'une association et des jeunes élèves sourds-muets, des initiatives qui vont dans le sens de la préservation de l'environnement de tous ces objets nuisibles pour la santé humaine et celle de la nature. Chérif Rahmani, dans une déclaration à El Watan, a précisé que Tipasa est la wilaya pilote en matière de lutte contre la pollution.