L'Alliance présidentielle, l'opération « mains propres », la question inhérente à la chefferie du gouvernement et la restructuration du parti ont été les principaux points abordés par Abdelkrim Abada, jeudi, lors d'un important meeting tenu à la maison de la culture de Sétif qui s'est avérée trop exiguë pour contenir les militants de l'ex-parti unique, venus en nombre écouter, selon certaines indiscrétions, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui n'a finalement pas fait le déplacement à Sétif. Le chargé de l'organisation et des affaires administratives et financières n'a pas été tendre vis-à-vis des autres membres de l'Alliance présidentielle qui tentent, selon l'orateur, de semer la zizanie à l'intérieur de la première force politique du pays. « Ces politiciens qui veulent semer le doute et la zizanie au sein du parti n'arriveront pas à leurs fins car le FLN est plus fort que jamais. Ce sont eux qui ont besoin du FLN et non le contraire », s'exclame Abada, qui enfonce davantage le clou : « Nous sommes majoritaires dans toutes les institutions et instances. Nous réclamons de ce fait la chefferie du gouvernement rien que pour appliquer notre programme. La chefferie nous revient donc de droit. » L'intervenant va plus loin : « Nous ne sommes pas les hommes du Président. C'est le Président qui est notre homme. S'il travaille, nous le soutenons. » Cette déclaration a fait grincer pas mal de dents de militants qui n'aiment pas qu'on chatouille ou égratigne le chef de l'Etat, celui-ci n'étant autre que le chef de leur parti qui se restructure. A ce sujet, le membre de l'exécutif du FLN souligne : « Au parti, nous ne voulons pas de chargés de mission, mais d'authentiques militants représentants de toutes les couches sociales. Les ex-membres qui ont tourné le dos au parti, qui était à une certaine époque en difficulté, ne sont plus les bienvenus tout comme certains enfants de chouhada et moudjahidine qui ont failli à leurs obligations. » Abada fait par ailleurs les yeux doux à l'élite des autres formations qui voudraient rallier l'ex-parti unique qui prépare en douceur les prochaines échéances électorales. Il dira en substance : « Les éléments possédant de bons CV, même s'ils ont activé dans d'autres formations, seront les bienvenus. » Concernant les poursuites judiciaires et enquêtes diligentées dans un certain nombre de communes et entreprises publiques dirigées par des élus du FLN, Abada ne mâche pas ses mots. Selon l'orateur, cette campagne, qui vise les cadres du parti, tente d'abîmer le moral des troupes : « Nos élus, qui ne doivent pas courber l'échine devant l'administration, payent actuellement les pots cassés de la gestion catastrophique des DEC qui sont les premiers responsables dans la prolifération des constructions illicites. Or, on demande maintenant à nos élus de les démolir. Ce n'est pas au FLN de faire la sale besogne à la place des autres. » La question relative à la révision des codes de l'APC et de la wilaya - qui suscite le mécontentement de l'ex-parti unique, qui se démarque donc de l'approche du gouvernement d'Ouyahia - n'a pas été occultée par le communicant. « Avec cette révision, l'administration, ayant déjà la mainmise sur les Assemblées, aura les coudées franches. Le FLN refuse cette approche qui veut faire de l'élu un simple exécutant. »