La wilaya de Aïn Defla à vocation agricole occupe une superficie de 40 110 km2, dont 180 387 de surface agricole utile occupant une position géographique stratégique avec au Nord, les chaînes montagneuses du Dahra-Zaccar et au Sud, l'Ouarsenis, séparées par la vallée du Cheliff. Cette configuration offre un territoire idéal pour l'application des différents programmes entrant dans la stratégie nationale de développement rural. C'est dans ce cadre que s'est inscrit la visite, avant-hier, dans la wilaya de Aïn Defla de Rachid Benaïssa, ministre délégué au Développement rural, qui s'est rendu dans plusieurs localités enclavées de la wilaya pour s'enquérir de la réalité sur le terrain et du suivi des différents projets entrant dans la nouvelle stratégie nationale de développement rural durable. Concernant la wilaya de Aïn Defla, un montant de plus de 178 milliards de centimes puisé du Fonds de développement rural sur mise en valeur des terres à concession (FDRMVTC) pour le financement des projets de proximité touchant 370 localités, dont 332 en zones rurales. Signalons que le montant global devant financer le programme quinquennal 2004-2009 s'élève à 2 341 353 000 DA. Il y a lieu de noter que les efforts consentis dans cette wilaya ont donné lieu à la réalisation de plusieurs projets, notamment la construction de 120 000 corrections torrentielles, l'augmentation de la capacité des chambres froides de 80 000 m3, 2550 unités réceptionnées dans l'habitat rural des programmes estimés à 8 milliards de dinars. Cependant, soulignera Rachid Benaïssa au cours d'une séance de travail, il ne s'agit pas d'une question d'argent, ni de travail administratif, mais surtout d'un travail de proximité visant au renforcement de l'intersectorialité et à l'harmonisation des modes d'intervention en milieu rural. Le ministre relèvera le manque d'information et la méconnaissance par les animateurs ruraux du contenu des programmes appelant les différentes parties à l'obligation de rediscuter ces programmes et à établir plus de confiance par la « mutualisation des efforts », afin d'obtenir des résultats. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'obtenir d'abord l'adhésion des populations ciblées. Soulignons que des localités comme celle de Aïn Taghzoult (sud-est de Aïn Defla) ont accueilli pour la première fois depuis l'indépendance la visite des autorités de wilaya. Selon des propos recueillis au cours de ces haltes, il ressort que les candidats en retour sont encore en butte à de nombreuses difficultés et posent des conditions, dont le désenclavement, l'alimentation en eau potable et l'habitat. Rappelons que le retour est plutôt timide dans cette wilaya martyre, puisque des sources officielles avancent que 2046 ménages et 11 000 personnes sont touchés par l'exode. A ce propos, Abdelkader Kadi, wali de Aïn Defla, interviendra pour dire que les demandes en matière d'habitat rural sont de 5000 unités. Beaucoup reste à faire dans ce domaine, véritable enjeu pour la population. A signaler également d'autres difficultés liées aux blocages, selon plusieurs intervenants, au niveau des banques pour ce qui est des projets de l'Ansej. A ce propos, on notera l'intervention de A. Bouhlou, directeur de l'agence, qui fera savoir que 13 000 projets, dont 40% à caractère agricole et para-agricole, ont été financés par cet organisme, regrettant au passage qu'une seule banque, celle de la BADR, s'occupe actuellement du financement des projets agricoles. Cependant, dans sa réponse, le ministre répliquera qu'il s'agit d'abord d'identifier les projets et d'exposer les problèmes devant les banques afin de lever les contraintes. En conclusion, Rachid Benaïssa, rappelant les grandes lignes de la stratégie nationale de développement rural, se dira confiant en l'avenir dans cette wilaya aux potentialités énormes, à condition toutefois de développer les capacités d'écoute et en faisant participer les principaux concernés.