Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nadir Hamimid, a annoncé hier, lors d'une conférence de presse organisée en marge d'une réunion avec les directeurs des OPGI au siège de son département, que la formule LSP (logement social participatif) est un segment privilégié par le gouvernement qui table sur la réalisation de 215 000 unités dans le plan quinquennal. Selon le ministre, cette formule « marche très bien » et la contrainte des assiettes foncières est levée. Depuis le transfert des prérogatives de livraison des logements aux commissions de daïra, le nombre de logements LSP non livrés a été ramené à quelque 40 000 unités. « Un chiffre qui va baisser », promet-il. A Alger, cite M. Hamimid à titre d'exemple, entre 20 000 et 25 000 logements ont été livrés, LSP et AADL compris. A Sétif, ajoute-t-il, un programme de 15 000 logements LSP est en préparation et « un démarrage important » a été constaté dans la distribution de ces logements à Oran, Mostaganem... « Pour les citoyens réticents au LSP, c'est le cas des wilayas d'El Bayadh et Nâama, on fait une reconversion du LSP vers l'habitat rural », indique le ministre qui rappelle que le programme LSP cible des salariés entre 12 000 et 50 000 DA. « Le promoteur prend en charge la mise en œuvre. Le souscripteur peut bénéficier d'un crédit pour réduire le coût du logement. » Pour ce qui est des OPGI, Hamimid a déclaré la mise en place d'un nouvel organigramme pour améliorer les tâches de ces organismes, comme la maîtrise de la mise en œuvre, l'entretien du parc livré, mais aussi le recouvrement des charges du loyer. Sur ce denier point, il a reconnu que le taux des charges honorées par les locataires serait de 34%, « ce qui est largement insuffisant ». Un cadre de l'OPGI de Annaba a, lui également, relevé la difficulté de l'OPGI de mettre en œuvre son programme à cause des contraintes que soulèvent les charges de Sonelgaz. Revenant sur les perspectives dans son secteur, Hamimid dira que l'objectif tracé pour fin 2005 consiste à lancer un total de 250 000 unités, toutes formules confondues. Interrogé justement sur la faisabilité de ces engagements, le ministre a qualifié le plan quinquennal pour la construction de 1 million de logements d'« engagement politique indiscutable ». Se montrant d'un optimisme de mauvais aloi, Hamimid, qui se réfère aux révélations d'un cadre de l'OPGI de Tiaret, affirme que des logements relevant du plan quinquennal pourraient être livrés fin 2005. Aussi, à Alger, des avis d'appel d'offres ont été lancés pour la construction de quelque 10 000 unités et auxquels des entreprises asiatiques, tunisiennes et égyptiennes ont répondu. « Nous sommes dans une économie de marché qui permet le recours aux sociétés étrangères. Mais les entreprises nationales restent privilégiées si l'offre qu'elles proposent ne dépasse pas de 15% celle des étrangers », a expliqué encore Hamimid. Enchaînant sur le déficit dans la main-d'œuvre locale, il a annoncé que sur les 11 000 chantiers ouverts dans le secteur, l'effectif des travailleurs algériens est de 608 000. Le recours à la main-d'œuvre étrangère, à l'instar des Chinois, des Egyptiens et des Turcs, s'impose pour faire face à l'importance du programme de l'habitat. Durant la réunion, le ministre a qualifié de passage obligatoire le contrôle préalable de tout projet de construction, dont la quantité du béton par mètre cube et la qualité du processus technique. Concernant la formule AADL, Hamimid affirme, d'un ton coléreux, qu'elle est une réussite et que tous les souscripteurs auront leurs logements.