Dans une quinzaine de jours, les services d'urbanisme d'Alger lanceront, à travers la presse, un concours international pour la reconstruction des zones urbaines au niveau de la baie d'Alger. D'autres projets seront également lancés prochainement, notamment la réhabilitation du tissu urbain de la capitale, la réalisation d'une fac de droit à Saïd-Hamdine, une autre de médecine à Ziania et une troisième de télécommunications à Hydra. C'est ce qui a été annoncé hier en marge des travaux de la réunion qui a regroupé le ministre de l'Habitat, M. Hamimid, et les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC) des wilayas. Après les OPGI et les DLEP (directeurs du logement de wilaya), c'est au tour des DUC d'être sensibilisés par le ministère de l'Habitat en perspective de la réalisation de 1 million de logements d'ici à 2009. La rencontre d'hier a permis à M. Hamimid de rappeler aux DUC leur rôle on ne peut mieux déterminant dans ce programme quinquennal. Ils sont qualifiés de gestionnaires des instruments d'urbanisme et garants du respect de leur application. Ce sont eux, selon le ministre, qui ont procédé au recensement assez exhaustif des assiettes foncières urbanisables disponibles qui, rappelle-t-on, avoisinent les 94 000 hectares/metricconverter /. Si la densité brute est estimée à 30 logements/ha, il sera possible d'implanter quelque 2 820 000 logements. Les DUC sont sollicités pour le lancement effectif du programme 2005-2009. Leur tâche se résume en l'achèvement du processus de choix des terrains d'assiette destinés à accueillir les programmes projetés. Ces directeurs doivent veiller, avertit le ministre, que les terrains dégagés répondent aux critères exigés dans le cadre du règlement Edpme,parasismique algérien (RPA). Il sera également, comme l'a spécifié clairement M. Hamimid, tenu compte de la législation en matière d'aménagement et d'urbanisme. “Il n'est plus question que les pratiques qui sont à l'origine des dégâts urbanistiques constatés et décriés à juste titre perdurent”, déplore-t-il. Le ministre exhorte les DUC à mettre un terme à toute forme d'“anarchie préjudiciable à une urbanisation cohérente et conforme aux impératifs d'aménagement coordonné du cadre bâti”, ajoute-t-il. Il n'acceptera aucune excuse dans ce sens car, selon lui, toutes les conditions sont réunies pour que ce type d'erreurs ne soient pas commises. C'est ainsi que la loi 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et à l'urbanisme a été amendée. M. Hamimid sur les règles de construction : “Aucune erreur ne sera admise” Parmi ces amendements, on peut citer la prise en charge des aléas naturels et technologiques dans le cadre des instruments d'urbanisme, à savoir le plan directeur de l'aménagement et de l'urbanisme (PDAU) et le plan d'occupation du sol (POS). Les périmètres où se manifestent ces aléas seront de ce fait délimités et les conditions en matière de construction sur ces sites appropriées. Un autre changement de la loi : il est exigé désormais un dossier technique pour l'obtention du permis de construire. En termes plus clairs, ce document ne peut être accordé que si le projet de construction dispose d'un dossier architectural et d'une étude de génie civil. L'administration est, en outre, dotée, conformément à cette nouvelle loi, de l'autorité totale lors de la constatation d'infractions aux règles de construction. En effet, toute construction illcite, c'est-à-dire dont l'initiateur n'a pas eu de permis de construire, sera systématiquement démolie. Ne sont pas concernées par cette disposition les constructions édifiées avant la promulgation de cette loi. Celles-ci ne sont pas encore à l'ordre du jour. “Le dossier n'est pas encore ouvert. Mais une décision sera prise prochainement. Il est probable que leur régularisation soit la solution, mais rien n'est encore décidé à ce propos”, s'est contenté de dire M. Hamimid. Pour les constructions qui seront démolies, telles que les bidonvilles, indiquera le ministre, les services d'urbanisme concernés récupéreront l'assiette de terrain et lanceront aussitôt un programme nouveau de logement social participatif (LSP) ou promotionnel. Le ministre a également instruit les DUC pour améliorer la qualité de la production architecturale qui doit refléter, estime-t-il, les caractéristiques culturelles, géographiques et climatiques des différentes localités du pays. La viabilisation et la qualité des travaux de VRD constituent l'autre point abordé lors de cette réunion. “Nous ne voulons plus de saupoudrage !” lancera le premier responsable du département de l'Habitat. Questionné sur l'avenir du secteur en 2009 avec l'achèvement et la réalisation du million de logements projeté, M. Hamimid avouera que la pression “va baisser”. Reste à savoir, quitte à le répéter, si le pari, celui de réaliser un million de logements, sera tenu en 2009. B. K.