Près d'une vingtaine de jeunes artistes de différentes régions du pays, étudiants ou diplômés de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, exposent au Palais des raïs pour célébrer le 50e anniversaire du 1er Novembre 1954. Mosaïque d'été, une manifestation annuelle, s'inscrit, pour sa 4e édition, sous le signe de la « mémoire ». Au centre comme au second étage du Palais, des toiles, des sculptures et des objets insolites se fondent dans le décor. Les styles se confondent et les couleurs jaillissent des murs, des alcôves et des bords de fenêtres. L'œil ne peut être que surpris par une telle variété d'œuvres. Et c'est naturellement qu'il est attiré par les objets baroques et les supports inhabituels. La nouvelle génération d'artistes, sur les traces d'un groupe à manifeste, ne se contente plus de la toile. Tous les supports sont bons à prendre et tout est récupérable dans l'expression plastique. C'est pour cela qu'on n'évoquera que les œuvres insolites, ce qui n'enlève en rien le talent des jeunes artistes qui ont choisis la toile comme support. Donc, à l'entrée, on est accueillis par un objet des plus étranges : une sculpture de métal soudé et de verres colorés. Lumina est l'œuvre de Wahiba Mohand Ali. Sous le ciel découvert, elle capte la lumière pour la répandre sur le sol, tout en rond et en couleurs. Plus loin, « Houria », une espèce de meuble, fait de bois, de métal, de cuivre et de bijoux berbères : étagères, ouvertures en forme de porte orientale, étoile et croissant au sommet... Bref, un meuble qui semble être sorti d'un passage secret du palais. Et c'est l'œuvre de Fouzia Zouaï. Atef Beredjem a choisi de travailler sur des jeans ! Support pour le moins insolite, mais résultat des plus originaux. Quatre jeans, peints à l'acrylique, avec pour titres « Sang », « World Trade Center »et « Immigration clandestine », et le dernier sans titre. « Les différents contrastes », un paravent de Farah Aggar, acrylique et collage sur contre plaqué. Une sorte de figure de style... une métaphore qu'on ne réussira pas à déchiffrer, mais qui a le mérite d'être utile et esthétique. Et Mohamed Massen, dont les travaux occupent tout un coin au second étage. D'abord, une sculpture en métal récupéré, « Rafale perdue », puis, « Et longue sera la marche », un support en bois, comme un couvercle de puits, cerclé de semelles représentant les Algériens de tout rang à l'époque de la guerre. Les bouts de barbelés représentent autant la prison que les frontières inaccessibles de l'époque. Au centre, un poème de Kateb Yacine. Mais aussi précise soit-elle, aucune description n'égalera celle que l'on peut faire sur place. D'où l'intérêt du déplacement... L'exposition est donc intéressante parce qu'elle permet différentes visions, différentes interprétations et une nuée d'émotions. Le Bastion 23, investit d'une mission artistique, culturelle et historique, accueillera, pour la clôture de « Mosaïques d'été », une série de conférences, dont « L'art contemporain », « Le grand bazar » et « visions picturales sur la ville d'Alger ».