L'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Sétif gérant l'épineux dossier des logements sociaux trouve des difficultés à recouvrer ses créances détenues par les locataires de logements et locaux qui n'ont, depuis des années, pas honoré leurs engagements. Les différentes mises en demeure et autres appels au règlement à l'amiable d'un tel contentieux n'ont pas obtenu l'effet escompté auprès des concernés qui tournent, selon le directeur de l'office M. Adjrad, le dos à leurs engagements. Pour remettre les pendules à l'heure, l'office vient d'ester plus de 1300 locataires en justice, et ce, pour que ces mauvais payeurs reviennent à de meilleurs sentiments. Selon le premier responsable de l'office, le manque résultant de ce contentieux est évalué à 208 millions de dinars. Le gestionnaire précise que des décisions de justice sont déjà tombées sommant les récalcitrants de régulariser leur situation, faute de quoi ils seront expulsés manu militari, et ce, en recourant à la force publique comme le stipule la réglementation en vigueur. Pour M. Adjrad, l'office ne veut pour l'heure pas recourir à cette ultime étape : « On ne veut pas régler un problème pour en créer un autre, mais les citoyens, dont certains ne se sont pas acquittés de leur loyer depuis plus de 24 mois, ne doivent pas non plus mettre en péril les équilibres financiers de l'office », souligne notre interlocuteur obligé de gérer un autre « brûlot » relatif aux 2762 logements sociaux, achevés depuis belle lurette, mais qui demeurent en rade, et dont certains attendent une utopique distribution depuis, tenez-vous bien, 1998. Cette manière de procéder des bureaucrates ayant « livré » ces appartements aux aléas du temps et au pillage se répercute sur la caisse de l'OPGI, qui enregistre annuellement un autre déficit de plus de 200 millions de dinars. Et avant de remettre les clés aux heureux bénéficiaires, qui attendent depuis longtemps sur des charbons ardents, l'office est obligé de prendre à ses frais les réparations inhérentes aux dégâts causés par la nature et les « visiteurs », les voleurs s'entend. Pis encore, l'organisme précité doit en sus dépenser mensuellement plus de 7 millions de dinars au titre de frais de gardiennage de ces logements dans l'attente d'un acquéreur, du côté d'El Eulma et du chef-lieu notamment. Les 690 logements qui ont fait, la semaine dernière, l'objet d'un sit-in des demandeurs qui se sont regroupés devant le siège de la daïra d'El Eulma, seront d'après la dernière déclaration du P/APW livrés avant la rentrée sociale. Un flou total entoure les 422 unités de Sétif qui n'a enregistré depuis plus de quatre années aucune distribution. Ce quota pose, eu égard à la forte demande qui s'élève à plus de 23 000 dossiers, problème à la commission de daïra qui ne sait dans pareilles circonstances où donner de la tête...