Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a été reçu hier à Londres par le ministre adjoint britannique aux Affaires étrangères, David Triesman, après une bavure de la police britannique qui a coûté la vie à un Brésilien, tué, par erreur, vendredi passé. A l'issue de ce tête-à-tête, le ministre brésilien a déploré qu'une personne « innocente et pacifique » ait été tuée. « Je suis venu à Londres pour exprimer la douleur et la perplexité du gouvernement et du peuple brésiliens après la mort d'une personne innocente et pacifique », a déclaré Celso Amorim, sous le choc. Mais « le Brésil est solidaire du Royaume-Uni dans sa lutte contre le terrorisme et dans l'épreuve qu'il traverse » après les deux vagues d'attentats qui ont secoué Londres, a-t-il ajouté. De son côté, le ministre britannique a fait part à Celso Amorim de ses profonds regrets. Une attitude qui ne semble pas suffisante pour apaiser les esprits de la communauté brésilienne, hantés, désormais, par les attentats-suicide et les erreurs possibles de la police. Plusieurs Brésiliens ont manifesté hier devant le siège de Scotland Yard à Londres pour crier : « Pardon n'est pas suffisant ». « Nous sommes venus pour comprendre ce qui s'est passé », a lancé Fausto Suarès, un ami de la victime. Il a précisé que cette manifestation est un geste pour représenter non seulement la communauté brésilienne, mais toutes les communautés étrangères qui peuvent être touchées par ce type de tragédie. La victime brésilienne, Jean-Charles de Menezes, âgée de 27 ans et électricien de profession, a été tuée par la police britannique qui le prenait pour un kamikaze. La police britannique a expliqué que la victime « sortait d'une maison du quartier de Tulse Hill, près de Stockwell, placée sous surveillance, car liée à l'enquête sur les attaques du 21 juillet ». Le lendemain de cette tragédie, Scotland Yard a reconnu que l'homme abattu à la station de métro n'était pas lié à l'enquête sur les attentats avortés de jeudi dernier. « C'est une tragédie. La Metropolitan Police accepte la pleine responsabilité concernant la mort de cet homme, en précisant que ce qu'il faut prendre en compte, c'est que les policiers prennent des décisions incroyablement difficiles en très peu de temps dans des situations où leur vie est en jeu » s'est exprimé, hier, le chef de Scotland Yard, Ian Blair, qui a présenté ses « regrets sincères à la famille de la victime ». Deux enquêtes ont été diligentées pour clarifier les circonstances de cette bavure. Cependant, Ian Blair a réaffirmé l'ordre signifié à la police britannique de tuer d'une balle dans la tête des kamikazes présumés, en affirmant : « Quelqu'un d'autre pourrait être tué. J'espère que cela ne se produira pas. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que les choses se passent correctement, mais ces décisions sont prises dans des conditions terrifiantes. »