La cité des 602 Logements, située dans la localité des Dunes et qui relève de la commune de Chéraga vit l'indigence au quotidien. A en croire Brahim Zeggour, président de l'association Mer bleue, la cité ne porte pas son nom, puisqu'elle compte plus de 602 logements. Ce dernier souhaite sa rebaptisation. « 600 logements », peut-on lire sur une plaque accrochée sur un poteau juste à l'entrée du lotissement. Qui croire ? Aléas des cités numériques ? Comme les nomme un confrère, assurément. Située à flanc de colline, cette cité offre un aspect peu reluisant, avec ses batiments d'un jaune sale et ses rues poussiéreuses. M. Zeggour a bien voulu nous accompagner au cœur de sa cité. Les problèmes, les résidents n'en manquent pas. Le plus problématique est celui de l'eau. « On souffre du problème récurrent de l'approvisionnement en eau potable et cela depuis pas moins de 6 ans. Les services concernés ne daignent ouvrir les vannes qu'une fois par semaine. Cela devient intolérable, surtout avec l'arrivée de la saison des grandes chaleurs », se plaint M. Zeggour. Et d'ajouter, sentencieux : « Les services de l'APC et ceux de l'ADE interpellés ne trouvant pas mieux que d'invoquer à chaque occasion le problème des pompes défaillantes qui seraient en panne, celui de la sécheresse, ou bien le transformateur, on ne peut plus supporter. Et dire que les localités environnantes sont alimentées quotidiennement. » Selon notre interlocuteur, des commerçants ont mis la clef sous le paillasson, du fait du manque de cette denrée vitale. « Je cite comme exemple cette cafétéria qui aussitôt ouverte a dû baisser rideau », a-t-il soutenu en nous désignant une boutique fermée au bas d'un bâtiment. Autre calvaire qui suscite l'indignation des habitants de cette cité : celui de la route qu'ils nomment, à juste titre, « la rue de la mort ». Elle relie la cité au reste de la localité. Des nids-de-poule, des crevasses et des lézardes sont visibles sur tout le long de la rue. « Les travaux de revêtement de la chaussée sont à l'arrêt depuis près de 5 mois, sans qu'on nous explique les raisons », souligne M. Zeggour. « Pis encore, les plaisanciers venant des localités limitrophes préfèrent des raccourcis à travers notre cité pour rallier les plages qui ne sont pas loin, défonçant davantage cette voie déjà malmenée », a-t-il ajouté. « L'école située en bas de la cité, un petit joyau en somme, devait être inaugurée depuis une année, mais depuis plus rien. Nos enfants font le parcours à pied jusqu'à leur ancienne école qui se trouve à 4 km plus loin. Pendant l'hiver, les enfants, dont les parents sont dépourvus de véhicules, bravent les dangers de la route puisque si ce ne sont pas les sangliers, ce sont les véhicules qui roulent à vive allure. Les agents du ministère de la Solidarité nationale sont venus. Ils nous ont fait croire qu'un bus nous sera alloué mais, depuis, c'est le silence-radio », a-t-il précisé. Sur place, des ouvriers s'affairent toujours à placer la tuyauterie. Des tables, croulant sous la poussière, ont été installées depuis longtemps. Par ailleurs, le wali délégué en visite d'inspection sur les lieux, nous signala un ouvrier, a interpellé les services concernés quant à l'absence de commodités dans la cour de ce nouvel établissement. « Nous avons demandé à ce que l'école soit dotée d'espaces verts et d'une cour qui ne soit pas bétonnée », insiste M. Zeggour. Aussi, le transport n'est pas assuré vers la cité. « On demande une ligne qui sera assurée par l'entreprise Etusa, puisqu'on reste toujours otages des sautes d'humeur des clandestins qui n'en font qu'à leur tête », a-t-il affirmé. L'APC, pour sa part, nous a fait entendre un autre son de cloche. Mohamed Larkat, vice-président de l'APC de Chéraga, tient à rassurer les habitants de la cité des 602 Logements quant à l'ouverture de l'école pour la prochaine rentrée scolaire. « L'ouverture se fera cette année. Des travaux ont retardé son inauguration l'année passée », a-t-il affirmé. Selon lui, l'APC chapeaute les travaux dans 22 écoles au niveau de la commune, pour la période allant de juillet à août. Concernant le revêtement de la route, il dira que ce projet ne relève pas de la commune, mais, a-t-il précisé, « c'est un projet sectoriel, et c'est la wilaya qui en a la charge. Il semble que cette dernière est en butte à des problèmes avec l'entreprise chargée du revêtement de la route », a-t-il relevé. Abordant le problème de l'eau, il affirme qu'il a été résolu. « L'ADE nous a fait parvenir une correspondance nous informant que la coupure d'eau est due à la panne d'une pompe. Les populations sont actuellement bien approvisionnées », a-t-il conclu.