L'assassinat des deux représentants diplomatiques algériens en Irak n'a pas fait couler d'encre dans la presse irakienne. Cette exécution sommaire ne relève pas de l'extraordinaire dans un pays où le terrorisme fait des ravages au quotidien. Dans leurs éditions électroniques, on ne trouvera que quelques articles consacrés à cette tragédie, parmi beaucoup d'autres où l'actualité nationale - la Constitution, la misère et les attentats terroristes - est prédominante. El Rafidayn, dans son édition de jeudi, rapporte plusieurs tueries et qualifie la journée de mercredi dernier d'un « autre jour sanglant », où de nombreux corps ont été trouvés dans différentes régions du pays. L'exécution de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi n'est qu'un acte abject parmi les autres. Cependant, ce quotidien reprend la déclaration d'Al Qaîda lors de la condamnation à mort et quelques réactions, dont celle du Conseil international de sécurité. Dans sa dernière édition, Irak El Ghad consacre son éditorial au terrorisme et à la situation déplorable que subit actuellement le peuple irakien. Alors que la chute de Saddam est considérée comme le début d'une démocratie, le peuple irakien vit dans le dénuement le plus total. Les besoins les plus élémentaires sont loin d'être assurés. Comment ce peuple peut-il faire face au terrorisme et y mettre fin en menant une telle existence ? se demande Hamza E-Chamkhi qui n'évoque pas l'assassinat des deux diplomates. En revanche, le quotidien rapporte une information faisant état d'une décision américaine de renforcer la sécurité des représentations diplomatiques en Irak afin que ne se reproduisent pas de tels incidents de rapt et d'assassinat comme ceux dont ont été victimes l'ambassadeur égyptien et nos deux diplomates. Aussi, peut-on lire que le Premier ministre irakien, Ibrahim El Djaâfari, vient de proposer un plan de sécurité constitué de 12 points. L'entrefilet ne précise aucunement si ce plan a le moindre lien avec l'exécution de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, mais tout porte à croire que leur assassinat a précipité la préparation de ce plan, déjà prévue auparavant. Assabah, dans sa dernière livraison, consacre un pavé, « anonyme », à l'urgence d'une mobilisation générale de tous les gouvernements pour éradiquer ce fléau qui, désormais, touche tous les peuples de la planète. Sans citer nommément l'Algérie et encore moins cette dernière tragédie, l'article fait un procès en bonne et due forme d'Al Qaîda et de ceux qui la soutiennent.