Nous ne comprenons rien, la RN 24 est peut-être l'unique route qui reste fermée à la circulation au niveau national alors que la situation sécuritaire a beaucoup évolué », fulmine Kamel, un commerçant de la ville de Tigzirt. Le tronçon de cette route nationale relie sa ville à celle de Dellys, sur une distance de 26 km, tout au long de la côte. La route a été fermée au lendemain de l'apparition du terrorisme. Elle a été rouverte en 1999 pour un laps de temps, pour être fermée à nouveau. La décision de fermeture a été prise par la commission de sécurité de la wilaya de Tizi Ouzou, en raison des dangers qu'elle représente, du fait qu'elle traverse la dense forêt de Mizrana, un fief des groupes terroristes. Avant le règne de l'insécurité, les échanges entre Tigzirt et Dellys étaient importants, particulièrement au plan commercial. Depuis que cette route est devenue « infréquentable », les échanges ont été réduits à néant et la ville coupée de la partie ouest de la côte. Il y a 4 ans, en tentant de normaliser la situation qui prévalait sur le tronçon, les pouvoirs publics ont investi des millions de dinars dans le revêtement de la chaussée, mais peu de temps après son ouverture, elle a été fermée et ce à partir du village Mazer. Il n'y a pas de plaque de signalisation à l'entrée du tronçon. Ainsi, un automobiliste peut parcourir une dizaine de kilomètres avant de se retrouver face à un obstacle en guise de route barrée. Il est vrai que beaucoup d'attentats meurtriers, de faux barrage et de rackets de citoyens ont eu lieu sur cette route. Des actes attribués à la phalange El Ansar du GSPC écumant la forêt de Mizrana. Mais les citoyens, particulièrement les commerçants, ainsi que les élus de cette région, vivent cette situation comme un handicap. Ils s'insurgent : « Pourquoi ce tronçon de la route nationale est l'un des rares à être interdits à la circulation, alors que les pouvoirs publics ne cessent de dire que la situation sécuritaire est en nette amélioration ? »