Le roi Fahd d'Arabie Saoudite a été inhumé hier à Riyad, à la fin d'une cérémonie austère. Le roi Fahd Ibn Abdel Aziz est décédé à 84 ans, à l'issue d'une longue agonie, lundi dernier au King Faisal Specialist Hospital, après un règne de 23 ans. La dépouille mortelle du roi a été inhumée au cimetière central de Riyad après la prière du mort, accomplie à la grande mosquée de la capitale. Le corps du défunt avait été transporté de l'hôpital à la grande mosquée de l'imam Turki Ibn Abdallah pour la prière du mort, récitée en présence du nouveau roi Abdallah Ibn Abdel Aziz et de plusieurs dignitaires saoudiens et chefs d'Etat arabes et musulmans, dont le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a rencontré le nouveau roi et lui a présenté, ainsi qu'aux membres de la famille royale, ses condoléances. Plusieurs milliers de fidèles ont assisté, à l'intérieur et à l'extérieur de la grande mosquée, à cette prière. La dépouille du roi Fahd a été ensuite transportée dans une ambulance au cimetière public d'Al Oud, au centre de la capitale, où elle a été inhumée en présence de membres de la famille royale seulement. Le roi a été enterré dans une tombe simple. « Sa tombe sera comme celle de tous les musulmans », a déclaré le grand mufti, cheikh Abdoulaziz ben Abdallah Al Cheikh, qui a mené les prières funéraires. Le royaume n'observera pas de période de deuil et les drapeaux saoudiens ne seront pas mis en berne. Lors des funérailles, de simples Saoudiens se sont joints aux dirigeants présents comme le président irakien Jalal Talabani, son Premier ministre Ibrahim Jaafari, le leader palestinien Mahmoud Abbas, premier des dirigeants arabes à arriver dès lundi soir à Riyad. Etaient présents également le président égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah II de Jordanie, le président afghan Hamid Karzai, le syrien Bachar Al-Assad, le pakistanais Pervez Musharraf, le roi de Bahreïn Hamad ben Issa Al Khalifa, le sultan Qabous ben Saïd d'Oman, les présidents tunisien Zine el Abidine Ben Ali, yéménite Ali Abdallah Saleh et libanais Emile Lahoud. D'autres dirigeants, en particulier le président français Jacques Chirac, le prince Charles et le prince héritier japonais Naruhito étaient attendus dans la journée. Le vice-président américain Dick Cheney a conduit la délégation américaine pour assister aux obsèques du roi Fahd et à l'intronisation du roi Abdallah. Les Saoudiens prêteront aujourd'hui allégeance à Abdallah, lui-même âgé de 82 ans, ainsi qu'au nouvel héritier du trône, le prince Sultan. Abdallah dirige le royaume de facto depuis que Fahd, son demi-frère, a été victime d'une attaque cérébrale en 1995. Le nouveau roi devrait respecter l'engagement de l'Arabie Saoudite à maintenir un marché du pétrole stable et préserver l'alliance du pays avec l'Occident. Parmi les tâches qui attendent le nouveau roi figurent l'ouverture sociale réclamée par Washington à ses alliés arabes et la lutte contre un islamisme nourri par l'opposition d'une frange des religieux saoudiens à la politique pro-occidentale de Fahd.