Selon Oxford Business Group, qui a consacré un long article aux performances productives de l'agriculture algérienne, les terres agricoles ont bénéficié de précipitations satisfaisantes pendant la saison 2004-2005, ce qui laisse espérer de bons résultats pour cette année. L'est du pays qui, a reçu entre 50 et 70% de précipitations supplémentaires par rapport à la moyenne, a été le plus chanceux en matière de pluviosité, selon les estimations de l'Institut national de recherche agricole (INRA). Le centre et l'ouest du pays ne sont pas en reste puisqu'ils ont tous deux bénéficié de chutes de pluie nettement supérieures à la normale. Cette manne pluviale, qui augurait d'une année agricole exceptionnellement fructueuse, a malheureusement été contrariée par des aléas climatiques aggravés par une menace d'invasion acridienne. La vague de froid des mois de janvier et de février devrait en effet avoir des effets négatifs sur certains types de récoltes, en particulier les fruits. Les rapports de nombreuses administrations agricoles nous apprennent que certains vergers ont été complètement détruits du fait de températures descendant autour des -10°C, plusieurs nuits d'affilée et ce serait les jeunes arbres fruitiers plantés dans le cadre du Programme national de développement agricole et rural (PNDAR) qui auraient payé le plus lourd tribut de ces aléas climatiques. Les chances d'obtenir de bonnes récoltes de céréales restent toutefois intactes ce qui est très important pour ce pays qui consacre chaque année près de un milliard de dollars aux importations des blés divers qui entrent dans la composition de l'alimentation courante. A titre d'exemple, l'Algérie a dû importer 3,9 millions de tonnes de blé en 2003, puis 4 millions de tonnes en 2004. Les importations atteindront 4,5 millions de tonnes cette année, selon les estimations du Conseil international des céréales qui considère que les bonnes récoltes enregistrées sont loin de couvrir les besoins en constante croissance de la population algérienne. Les importations de céréales secondaires sont également élevées, avec notamment 1,3 million de tonnes d'orge et 1,8 million de tonnes de maïs en 2004. On prévoit des chiffres équivalents pour 2005. Si les céréales et les semoules représentent le premier poste d'importation alimentaire avec 1,36 milliard de dollars en 2004, la facture en viande et produits laitiers est également très importante. L'Algérie, qui dispose pourtant d'importants atouts agricoles, est devenue de ce fait un des pays au monde qui importe le plus de produits alimentaires de l'UE et des USA, qui lui fournissent surtout les blés. Pour rappel, la production agricole représente environ 10% du PIB national, et emploie directement entre 1 et 2 millions de personnes. Mais, près de 8 millions d'Algériens dépendraient du secteur rural d'une façon ou d'une autre, et avec la surpopulation des zones urbaines, il est clair que le fait de négliger l'agriculture ne ferait qu'aggraver le chômage dans les villes. Le surcroît de pluies enregistrées ces deux dernières années après une longue période de sécheresse, ont permis une nette reprise de la production agricole qui s'est traduit par une croissance de 17% en valeur et de 24% en volume en 2003. Une croissance qui a des chances de se consolider encore davantage cette année eu égard à la bonne pluviosité et à l'entrée en production de plantations effectuées il y a quelques années dans le cadre du PNDA.