La place du centre-ville de Réghaïa, née en même temps que la ville, vient de disparaître. Plus que toute autre ville, la localité de Réghaïa suffoque sous la poussée du béton. Seul le vieux centre-ville possède encore quelques vertus urbanistiques. Les autorités auraient pu lui épargner une ultime agression, à savoir la disparition du dernier espace commun et convivial qui subsiste encore. Cette place publique que tout habitant de Réghaïa connaît sera sacrifiée pour l'extension de la mosquée El Feth, un projet de 15 milliards de centimes. Il reste une question que tout un chacun est en droit de se poser : le génie et les techniques de l'urbanisme et de l'architecture n'ont-ils pas connu suffisamment de progrès pour que l'on puisse procéder à l'agrandissement d'une mosquée en préservant une place publique ? Ce n'est malheureusement pas un cas unique à Réghaïa. Plusieurs espaces verts et places publiques du centre-ville sont systématiquement abandonnés. Il s'agit, entre autres, du square de l'entrée est et de la nouvelle place située à l'entrée de la cité Ségna. Les Réghaouis sont en droit d'espérer que l'esplanade, qui est en cours d'aménagement sur le site du fameux immeuble 10 qui a été ravagé par le séisme du 21 mai 2003, ne subisse pas le même sort que toutes les autres places publiques.