«Pourquoi nous ?» Opération n Des dizaines d'établissements font l'objet, depuis une dizaine de jours, de fermeture à Réghaïa et Rouiba plus particulièrement. Il s'avérerait même que ce sont les deux seules localités qui soient touchées par cette mesure. Pour l'instant du moins puisqu'elle devra être élargie pour englober l'ensemble des cybercafés répartis sur le territoire national. A Boumerdès et Alger, cette mesure ne semble pas être à l'ordre du jour. Certains gérants de cybercafés que nous avons interrogés, affirment ne pas avoir entendu parler de ces fermetures. Ils continuent, donc, à exercer leur activité sans souci au grand désarroi de leurs collègues de Réghaïa. «Pourquoi nous et pas les autres ?» s'offusquent-ils. Sur un ton où se mêlent révolte et incompréhension, les propriétaires rencontrés à Réghaïa ont dénoncé «la manière de faire» des autorités représentées par les services de la police. Et pour cause, «nous nous attendions à tout sauf à cela», nous ont-ils affirmé lors d'une rencontre improvisée dans une cafétéria du centre –ville de Réghaïa. Et à entendre nos interlocuteurs, la manière par laquelle s'est faite cette fermeture qui aura touché rien qu'à Réghaïa pas moins de 7 établissements, l'attitude des autorités est pour le moins dénuée de tout humanisme. «Les policiers sont venus accompagnés des éléments de la police scientifique et ont procédé à la mise sous scellés de nos locaux. Il faut dire que cette manière de faire est dénuée de tout égard et d'humanisme», s'est offusqué le propriétaire d'un des sept cybercafés officiellement mis sous scellés. «Ils nous ont humiliés, ont sali notre réputation auprès de notre clientèle», s'indignent-ils. Le propriétaire d'un cybercafé témoignera du degré d'avilissement auquel il a dû faire face. «Des citoyens se sont massés autour de moi lorsque les policiers s'apprêtaient à fermer mon établissement», raconte-t-il. «Tout le monde a cru au pire. D'aucuns parmi les riverains et les badauds auront pensé à un meurtre qui aurait été commis à l'intérieur de ma boutique. Ce n'est qu'après que j'ai appris cela !», ajoute-t-il. «Plus que la fermeture, c'est la façon avec laquelle s'est déroulée l'opération de mise sous scellés qui nous a le plus choqués», précise un autre propriétaire. Nos interlocuteurs expriment leur exaspération face à l'«ingratitude qui nous est témoignée bien que nous réalisions un travail de service public», lance un de nos interlocuteurs qui a dû interrompre ses vacances d'été en Tunisie pour descendre en catastrophe. «J'avais prévu d'y rester encore une quinzaine de jours. Au bout de quelques jours seulement, un ami à qui j'ai confié le cybercafé, m'a appelé pour m'annoncer la nouvelle» témoigne-t-il. «J'ai alors dû interrompre mon séjour et je suis immédiatement revenu», raconte-t-il la mine défaite. Ensuite, nos interlocuteurs se sont étalés sur les cas de maltraitance dont ils ont été victimes bien qu'ils disposent de tous les documents devant leur garantir un exercice «tout ce qu'il y a de réglementaire». «Nous ne devions pas être touchés par cette mesure promulguée en 2005, vu que nous exercions bien avant cette date !», clament-ils. Et de dénoncer : «Ce sont ceux qui n'ont pas de registre du commerce et donc qui exercent en toute illégalité qui ont été épargnés par cette loi qui vise notre anéantissement ».