Alger n'est pas une belle horloge au doux carillon. Au train où vont les choses, il est sage de ne pas songer à lui demander l'heure. Il faudrait pour cela une révolution copernicienne. Mais passons. On l'aura certainement remarqué, signalé à maintes occasions. Au problème de l'insalubrité générée, notamment par des quantités supposées « himalayesques » de déchets domestiques, s'ajoutent des amoncellements de gravats qui championonnent à tout bout de champ. Ce qui ne gâte rien. Pour un tas de raisons connues, tel un loup blanc, la voie publique s'encombre de gros sacs de gravats jetés çà et là par des tierces personnes et s'en débarrassent comme d'un pesant fardeau. L'environnement, déjà rudoyé, malmené et furieusement altéré, prend un sacré coup sur la gueule. On s'en lave presque les mains. Ponce Pilate fait des émules. Parfois, ce sont de grosses pierres empillées les unes sur les autres et que de futés malins jugent bon d'installer sur la chaussée, différant très tardivement leur enlèvement. Nous n'inventons pas la poudre ni le fil à couper le beurre en remettant sur le plateau un tel acte. La voie publique, réceptacle de tous les désordres et anomalies, n'est pas près d'être épargnée de tant de turpitudes. Les lendemains qui réenchantent et augurent d'un surcroît de civilité et de bonnes mœurs, sont consignés sur le registre des calendes grecques. Mais point de lassitude. Car il faudra bien trouver le fil d'Ariane qui puisse nous indiquer une salvatrice résolution. Osons quand même une proposition. Ne peut-on pas obliger les contrevenants à s'acquitter d'une tâche de nettoyage et d'évacuation de ces monticules de gravats et de terre dans les délais régoureusement impartis ? Ce sera déjà un énorme progrès. Une dérobade, un attentisme ou une infraction au dit délai entraîneront automatiquement des sanctions et des peines. Il faut que de temps à autre, le citoyen indélicat redécouvre le courroux de la loi. Faute de mieux.