De l'avis des habitants, Kahouet Echergui n'a pas été réellement pris en charge par les pouvoirs publics. L'avilissement du quartier Kahouet Echergui n'est de nos jours plus à établir. Le visiteur à ce patelin, qui semble perdu au bout du monde, est, en fait, situé à l'entrée de la commune de Bordj El Bahri. En tout cas, c'est la nette impression qui s'y dégage. Ce tableau peu reluisant est l'œuvre des différents responsables qui se sont succédé à la tête de l'Apc, aidés en cela par les acteurs de la vie économique et même par des citoyens qui « se sont donnés le mot » pour conserver le quartier dans un sous-développement volontaire. Ayant subi de plein fouet les retombées du séisme du 21 mai 2003, ce quartier a été complètement dévasté par le tremblement de terre. De l'avis des habitants, Kahouet Echergui n'a pas été réellement pris en charge par les pouvoirs publics. L'opération de réfection et de reconstruction que devait subir cette bourgade a été reléguée aux calendes grecques. Perpétuel désordre, routes dégradées et trottoirs défoncés, l'amoncellement des détritus qui jonchent les venelles, l'anarchie et le « je m'en foutisme » constitue le maître mot des responsables locaux. D'ailleurs, les accès délabrés à cette portion renseignent, on ne peut mieux, sur la désorganisation qui caractérise le quotidien des citoyens. Pour l'exemple, aux abords du oued qui sépare Bordj El Bahri à Bordj El Kiffan, les sacs à ordures et les amoncellements de gravats jonchent le sol de même que le déversement des égouts se fait presque à ciel ouvert. Des odeurs nauséabondes infestent les lieux. La présence de rongeurs à été signalée à maintes reprises et les citoyens ne sont pas à l'abri de la prolifération des MTH. Au niveau d'un terrain vague qui sert de station urbaine, l'attroupement d'un nombre important d'engins des travaux publics a accentué l'image hideuse de cette contrée. Des véhicules de transports urbains à destination de Aïn Taya, de Tamentefoust, de Rouiba et de Bordj El Kiffan côtoient ces engins des travaux publics, de vidanges pour regards et fosses sceptiques, de bétonnières, de véhicules de transports de marchandise, et pour boucler la boucle, les taxis clandestins ont, eux aussi, élu domicile sur ce terrain vague endommagé et poussiéreux. Ici, les trottoirs défoncés sont délabrés, et les routes non bitumées sont impraticables. De l'autre côté de la route, des matériaux de construction sont exposés à même la chaussée. Des bouts de ferraille qui se dégagent du sol comme pour nous renseigner des tentatives d'accaparer cette parcelle de terre. En fin d'après-midi, des vendeurs de fruits et légumes investissent les lieux et transforment ce territoire en marché improvisé. Par ailleurs, à proximité de l'arrêt des bus à destination de Taffourah (Alger-Centre), sur un terrain vague (toujours), une procession d'engins de travaux publics et de transport (poclain, pelleteuse, clark, camion, semi-remorque, etc.) est stationnée à longueur de journée. Ces engins sont proposés à la location. Une cabine saharienne sert de bureau à cette entreprise privée et située non loin de là. Une foire commerciale « permanente » Perchée sur une petite colline, au milieu de la procession de micro-bus, se dégage sous nos yeux l'entrée de la « foire commerciale familiale ». Cette foire s'est transformée au fil des mois et des années en centre commercial permanent. Constitué de plusieurs étals, les locaux de ce « centre » ont été montés à l'aide de tôles en zinc et de tube de fer. Ni mur en dur, encore moins des rideaux en fer, ce centre commercial, de l'avis des riverains, ne répond pas aux normes de sécurité et d'hygiène, puisque les consommateurs qui s'y présentent ne sont pas à l'abri de dangers multiples en cas d'incendie. Aucune issue de secours ou bouche d'incendie n'y est prévue. A l'intérieur, une chaleur torride se dégage des lieux. Le sol est composé de ciment. Les détaillants proposent toutes sortes de marchandises : produits ménagers, vêtements, chaussures, produits de décoration à une clientèle beaucoup plus féminine. Les prix sont jugés abordables par les ménages qui préfèrent, toutefois, les marchés de la place des Martyrs, de Dubaï, de Boumati et de Souk El Djemaâ (marché du vendredi) de la ville de Boudouaou.