Les usagers de la RN24 s'en sont aperçus : des poteaux électriques se trouvent sur le tracé de la voie devant être dédoublée. A l'arrêt durant plusieurs mois, les travaux entamés en 2005 ont repris, mais n'avancent pas en raison des contraintes rencontrées le long du tracé. Ceux qui en souffrent le plus sont les automobilistes obligés de faire des slaloms. Il en est de même des entreprises engagées qui auraient fait l'économie de ces contraintes (poteaux et habitations construites aux abords du tracé). Des engins des travaux publics s'affairaient sur ce tronçon sans y toucher. A la direction des travaux publics, l'on assure que la levée de ces contraintes n'est pas pour bientôt. Des rencontres sont pourtant organisées avec les mis en cause. « Nous préférons régler ces contraintes à l'amiable. Nous avons d'ailleurs rencontré les 16 personnes qui occupent les 19 parcelles du tracé. Les montants sont inclus dans l'enveloppe de deux milliards de dinars prévue pour tout le projet », insiste Khourchi Mouloud, chef de service de développement des infrastructures de base à la DTP, ajoutant que le décret exécutif portant déclaration d'utilité publique permettra la prise de possession immédiate est intervenue. S'agissant du problème des 80 poteaux (60 basse tension et 20 moyenne tension), autrement plus pernicieux, les poteaux électriques, M. Khourchi assure que Sonelgaz, qui en est le propriétaire, invoque l'impossibilité de choisir « des intervenants efficaces ». « Les travaux sur première la section qui va de Mohammadia à Verte Rive sur 4 km ont été totalement achevés et les emprises libérées. Les poteaux de Sonelgaz se trouvant sur les neuf autres kilomètres séparant Verte Rive et Kahouet Echergui restent toujours en place », soutient M. Khourchi qui reste néanmoins catégorique : « Nous comptons terminer ce chantier et ouvrir à la circulation routière la voie durant le premier semestre de cette année. » Seule solution envisagée en cas de déplacement des poteaux : « Nous ferons tout juste, indique le chef de service, le traitement de la surface. » A Sonelgaz, l'on fait entendre une autre son de cloche. « Le problème qui nous empêche de déplacer les poteaux, ce sont les plans du tracé que la DTP ne nous a pas remis », soutient Aït Mekidèche, attachée de presse à la direction général de Sonelgaz, assurant que la DTP a payé une partie du devis des travaux conformément à la convention signée par les deux parties en juillet 2007. Sauf que Sonelgaz a entrepris les travaux de déplacement des poteaux sans avoir les autorisations. « Nous en avons déplacé 14 sur les 80 existants. L'opération n'est pas simple puisque l'on est en milieu urbain et que les opérations toucheront inévitablement les abonnés », insiste-t-elle. Selon l'attachée de presse, qui fait remarquer que la coordination entre les services fait défaut, le problème récurent est que Sonelgaz « n'est prévenue dans pareille projet qu'à la dernière minute ». M. Khourchi de la DTP bat en brèche ces affirmations en assurant que les travaux de déplacement ne peuvent pas être engagés sans un schéma que leur ont remis au préalable ses services. Il reste que les usagers sont seuls à souffrir de cet état de fait. « Les administrations doivent attendre l'oracle pour réagir. Les entreprises, que seul le profit doit guider, tergiversent si elles ne font pas les choses à dessein », relève un automobiliste au fait de ces pratiques. « L'on trouve des gens qui ont leurs entrées dans les différentes administrations provoquent ces situations et en tirent les dividendes », relève-t-il.