L'artisane, Mme Hamdine Assia, vient de bénéficier d'une prise en charge pour une formation accélérée en tapisserie d'art à Aubusson (France). C'est une formation offerte par le département culturel de l'ambassade de France en Algérie, en guise de récompense aux efforts déployés par cette Algérienne pour perpétuer l'artisanat de son pays à travers le monde. Cette formation entre dans le cadre de la coopération culturelle franco-algérienne, par le biais du Centre français pour l'accueil et les échanges internationaux (Egide). « Je veux faire profiter les Algériennes de la technique d'Aubusson, dit-elle. Je souhaite que la tapisserie d'art qui intéresse les Algériens puisse se développer dans notre pays », conclut-elle. Son rêve consiste à transformer Cesarée, l'ex-capitale de Juba II, Cherchell actuellement, en une capitale de la tapisserie d'art dans un proche avenir. Dès son retour au pays, elle n'a pas perdu son temps. Elle s'est déplacée vers l'ouest du pays et s'est rendue à Tlemcen à la recherche du métier pour la fabrication d'art. Elle a eu l'heureuse surprise de retrouver des métiers à tisser très anciens et admirablement entretenus par les magnifiques artisans tlemcéniens, depuis plusieurs décennies, qui produisent toujours « la fouta tlemcénienne », appelée « mensoudj ». Ces métiers à tisser, dont le coût varie entre 30 000 et 35 000 DA, sont en mesure de produire les œuvres de la tapisserie d'art, d'autant qu'ils sont presque identiques à ceux des célèbres manufactures d'Aubusson. La disponibilité de cet équipement en Algérie a suscité des satisfactions chez l'artisane, qui dirige une école de formation agréée par la direction de l'emploi et de la formation professionnelle de la wilaya de Tipaza. Maille à sertir est très réputée grâce à la qualité de ses tricots en laine, de surcroît les innovations qui tiennent compte de la richesse du terroir. En plus de la recherche des motifs typiquement algériens, l'artisane arrive à transformer des pierres qu'elle ramène du Tassili en boutons pour les robes et les tricots en laine. Sa présence pendant les foires a toujours enregistré des succès. En dépit de toutes les démarches entreprises par ses soins pour entamer incessamment la formation en tapisserie d'art à Cherchell, Alger et certaines villes des wilayas du centre et du sud du pays, elle tient à exprimer toute sa reconnaissance aux responsables de l'ambassade de France pour lui avoir donné l'occasion de pénétrer dans l'univers de la tapisserie d'art et de pouvoir acquérir une formation qui servira à promouvoir et à perpétuer la culture algérienne.