L'été s'en est allé définitivement à Paris. Et ce n'est pas la grisaille qui sévit depuis quelques jours dans la capitale française qui dira le contraire. Paris range ses serviettes de bain et enlève les derniers grains de sable. Paris-plage 2005 s'est achevé sur des airs brésiliens, année du Brésil oblige, et sous un soleil très timide. Les berges seront de nouveau ouvertes, ce jeudi, aux automobilistes, à la joie de ces derniers mais au grand déplaisir des riverains. La météo n'a pas découragé les estivants. L'opération 2005 a attiré près de quatre millions de personnes. L'événement incontournable de l'été dans la capitale, créé en 2002, prend, de plus en plus, de l'ampleur, offrant toujours davantage d'activités ou d'installations sur 3,9 km en bord de Seine, rive droite. Pendant un mois, les transats et hamacs remplacent les voitures. Et les klaxons d'automobilistes excédés ont laissé place à la rumba. Cet été, c'est le duo malien, nouveau chouchou du public, Amadou et Mariam, qui ont attiré le plus de monde. 48 000 personnes ont assisté à leur concert gratuit, le 16 août dernier. Autre originalité, l'aviron. Les cours d'aviron (sport interdit en Seine depuis 1895) ont joué tous les matins à guichets fermés. Quant à la barge-restaurant de 400 m2, avec tapas ou assiettes scandinaves, crétoises ou Copacabana, elle a refusé du monde. Les nouveautés étaient marquées du sceau de l'Année du Brésil : la samba a ainsi gagné 5600 « élèves », d'autres se sont tournés vers la capoeira, des jeux de petaca, des parties de beach-soccer et de footy-volley, tandis que restaurants et cafés proposaient des produits brésiliens... Quelque 1200 gamins de 3 à 12 ans ont réalisé une immense sculpture en papier mâché avec un gros palmier et un boa, cernée par une mer très bleue. « Ils avaient raté une bonne occasion durant l'Année de l'Algérie. Ils auraient pu montrer des chameaux et des fennecs sur la berge et même vulgariser tikart, une sorte d'art martial local. Les hommes bleus sur les quais parisiens auraient été de meilleurs ambassadeurs que les officiels costume-cravate », ironise Farid, un fidèle de Paris-Plage. « Plusieurs capitales ont accaparé le concept, il est temps qu'Alger fasse de même. Avec la mer, ce sera le succès assuré. Cela permettra enfin aux Algérois de vivre après 18 h, de prendre le temps d'apprécier la capitale hors des heures de travail. Voir le coucher du soleil à Alger, prendre le temps de savourer la beauté », renchérit Fariza, avec des envolées lyriques. Et d'énumérer de nombreuses activités originales. Avec un sourire complice, Fariza sort un atout maître : le soleil. « A Alger, le soleil sera toujours au rendez-vous. Ici, il se fait désirer. Il pleut tout le temps en août ! » La mairie de Paris promet un cru 2006 tout aussi animé. Sans garantie de soleil.